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A Reims lundi soir, veille de la Saint-Valentin, un couple est reçu par des voisins avenue Bonaparte. « C'est un apéro qui a duré. J'ai pas calculé. J'ai bu une bouteille de whisky », raconte le concubin, Frédéric Klein, 36 ans. Vers minuit, il s'absente avec son hôte pour examiner un véhicule au bas de l'immeuble, mais garde avec lui une deuxième bouteille de whisky, ce qui énerve sa concubine. Ils partent s'expliquer chez eux. Ça dégénère.
L'homme frappe sa compagne, lui arrache une « épaisse touffe de cheveux ». Elle s'arme d'un couteau pour se défendre. Par le vacarme alertée, la voisine le lui retire des mains. Elle prend alors une raquette qu'elle casse en tapant sur son conjoint.
La voisine court prévenir la police. Cinq agents entrent dans l'appartement. Ils découvrent du sang par terre, la touffe de cheveux, puis le couple dans la cuisine. Tous les deux se tiennent par les bras, en pleurs.
À la vue des uniformes, l'homme se met en garde. Il se jette sur un premier policier puis mord un deuxième à travers le blouson, au niveau du biceps. Il finit de se calmer au commissariat, en portant des coups répétés sur un radiateur.
Des coups, mais pas de plainte.
Jugé hier, le prévenu ne se souvient de rien : « J'étais complètement bourré ». Il est routier, mais ne boit qu'après le travail, pour se détendre. Déjà condamné dix fois, il prend dix-huit mois de prison, dont dix mois ferme avec placement en détention, sous le regard attristé de son amie qui n'a pas voulu porter plainte, attitude fréquente chez les femmes battues en raison d'un « double état de dépendance affective et matérielle », déplore le parquet. La dame espère encore : « Il ira peut-être vivre chez sa sœur et ça s'arrangera ».