Le gouvernement chinois envisage d'adoucir la politique de contrôle des naissances pour provoquer une hausse du taux de natalité. Ainsi, d'après le sinologue Mikhaïl Korostik, qui a partagé son opinion à Sputnik, les autorités veulent lutter contre le vieillissement de la population chinoise en négligeant cependant le soutien social nécessaire.

La députée de l'Assemblée nationale populaire chinoise Sun Xiaomei a critiqué les appels à renforcer le contrôle des naissances.
Selon elle, les petites villes chinoises sont incapables de faire face au « baby-boom » local. Mme Sun affirme que des hôpitaux et des maternités sont surpeuplés et que les crèches ne peuvent pas accueillir tous les enfants. Le journaliste et sinologue Mikhaïl Korostik a commenté la situation démographique en Chine après l'abolition de la politique « une famille - un enfant ».

« Mme Sun a raconté l'histoire de sa visite dans un comté de la province du Sichuan, où le centre de vaccination des nouveau-nés était tellement bondé qu'elle n'a même pas pu entrer à l'intérieur. Selon la députée, la ville d'Ulan Hot, dans la région autonome de Mongolie-Intérieure, n'avait plus de brancards et ils ont dû transporter des femmes sur des civières en bois », a déclaré l'expert.

Dans le même temps, il a souligné que ces derniers mois, de nombreux chercheurs, politiciens et démographes chinois ont appelé assouplir davantage voire à mettre fin à la politique de contrôle des naissances, qui a été très allégée à partir du 1er janvier 2016. Pour la première fois depuis 30 ans, toutes les familles chinoises ont été autorisées à avoir deux enfants.

« Néanmoins, les Chinois ne se précipitent pas pour profiter de l'assouplissement : depuis l'introduction de l'interdiction du deuxième enfant dans les années 1970, le coût de l'éducation et de l'entretien de l'enfant a considérablement augmenté, et la plupart des couples ne peuvent tout simplement pas se le permettre », a noté M. Korostik.

L'interlocuteur de Sputnik a également fait savoir que le nombre de Chinois en âge de travailler avait augmenté progressivement jusqu'à 2011, mais que cette tendance avait commencé à décliner dès 2012, ajoutant que le gouvernement chinois prévoyait un taux d'accroissement naturel de la population de 4 millions de naissances par an jusqu'en 2020, mais qu'en 2016 1,3 million de « petits chinois » avaient vu le jour, un chiffre bien loin des prévisions.

« L'abolition de la politique "une famille - un enfant" aurait dû, selon les autorités chinoises, provoquer un baby-boom qui aurait niveler le vieillissement de la population active. Cependant, le manque de développement social approprié a pu inhiber l'effet positif de l'affaiblissement du contrôle des naissances », a conclu l'expert.

La politique de l'enfant unique n'a été adoptée qu'en 1979, lorsque la population chinoise a dépassé le seuil de 800 millions de personnes. 5 ans plus tard, les autorités ont assoupli la politique pour les 55 minorités ethniques du pays, et ont autorisé à avoir deux enfants à certaines familles dans le milieu rural et aux couples où le mari et la femme étaient issus de familles où ils étaient enfants uniques. Enfin, l'assouplissement de la politique de l'enfant unique avait commencé en 2013, lorsque des couples dans lesquels au moins un parent était enfant unique, étaient autorisés à avoir deux enfants.