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El Roslino
Quinze ans après l'attentat terroriste le plus meurtrier mené sur le sol américain, la blessure reste vive pour les proches des 2983 victimes des attaques du World Trade Center.
Tom Acquiva avance où ses pas le mènent. Perdu au milieu du mémorial du 11-Septembre, à New York, ce vieux monsieur attend que la cérémonie commence. «Je me sens mal, car c'est ici que tout est arrivé», glisse-t-il. C'est ici que le 11 septembre 2001, son fils de 29 ans, Paul, est mort lorsque le premier avion a frappé la tour Nord, à 8h46 du matin. «C'est arrivé il y a quinze ans, mais j'ai parfois l'impression que c'était il y a à peine quinze secondes.» Les années passent, mais la blessure reste ouverte pour les proches des 2983 personnes qui ont perdu la vie ce jour-là.
Le tintement d'une cloche retentit, imitée par toutes les églises de New York, et tout le monde se fige sur Ground Zero. C'est la première minute de silence, qui marque l'impact du premier avion. Commence alors la litanie des noms de chacune des victimes de l'attaque, lue par leurs proches. «Jusqu'à nos retrouvailles, je te porte chaque jour dans mon cœur», lâche une lectrice à l'adresse de son frère. Cinq autres minutes de silence se succèdent: A 9h03, lorsque quinze ans plus tôt, le second avion s'écrasait dans la tour Sud ; 9h37 lorsque le vol 77 frappait le Pentagone ; 9h59 pour l'effondrement de la tour Sud ; 10h03 pour le crash du vol 93 près de Shanksville (Pennsylvanie), et 10h28, enfin, pour l'effondrement de la tour Nord. Près de 800 personnes sont présentes.
«C'est plus que les années précédentes», juge Tom, après avoir jaugé la foule par un regard circulaire. «La fréquentation s'était réduite au fil des ans, mais là les gens reviennent.» A moins deux mois de l'échéance du 8 novembre, la campagne présidentielle marque une pause en ce jour de deuil. Hillary Clinton et Donald Trump ont tout de même fait le déplacement. Ils se fondent dans la foule et présentent leurs respects aux proches. Mais la trêve ne durera pas longtemps. Les spéculations sur l'état de santé de la candidate démocrate reprennent de plus belle quand Hillary Clinton, visiblement diminuée, quitte précipitamment la cérémonie. «Un simple coup de chaud», tente de minimiser son équipe de campagne.
Le long des deux grandes cascades qui sombrent dans le sol, à l'emplacement même des tours jumelles, des familles glissent une rose dans une lettre du nom d'un proche. «C'est la tombe de ma fille Danielle», note Zoé
Koussonlis. Accroché à son bras, son mari George, 81 ans, tient une pancarte qui avec des photos de leur fille.
«Chaque année est aussi dure que l'année précédente», poursuit Zoé. «Une mère ne devrait pas avoir à enterrer sa fille, ce n'est pas dans l'ordre des choses.» Un peu plus loin, une famille va à la rencontre des journalistes. «Prenez une photo de mes nièces, elles étaient magnifiques.» Maria Theresa Santillon et Judy Hezel Fernandez, sont mortes à 27 ans le jour des attaques. «On n'oublie jamais une chose pareille. Le 11 septembre 2011 restera le jour le plus triste de ma vie.»
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