Qui, en France, ne raffole pas de sushis ? Comme dans de nombreux pays d'Europe, faire "soirée sushis" est devenu aussi normal que de "se faire un DoMac", ce qui peut être compréhensible, et tous les amoureux de sushis ne seront pas là pour dire le contraire. Et si vous appreniez que dans certains cas manger des sushis pourrait avoir des effets néfastes sur la santé ? C'est en tous les cas ce que les médecins européens se prêtent à penser.

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L'anisakis : le responsable de cette infamie.

C'est dans le BMJ Case Reports que la doctoresse Joana Carmo parle de l'anisakiase, une maladie très connue au Japon. En effet, au Portugal, un patient de 32 ans a contracté cette parasitose, et a donc été victime de symptômes tels que : fortes douleurs intestinales, nausées, vomissements à répétition, etc. En somme, tous les symptômes classiques d'une intoxication alimentaire. Tout ceci, c'était pour la bonne partie de l'histoire.

Accrochez-vous bien car des recherches suivirent ainsi qu'une auscultation plus sérieuse du patient, et ce n'est pas joli joli... En effet, les personnes qui l'ont pris en charge à l'hôpital sont parvenus à découvrir la présence d'un parasite dans ses intestins : une petite larve blanche de plusieurs centimètres de longueur (miam miam). Voilà ce qui nous mène donc directement au Japon : cette larve (qui a été observée pour la première fois dans les années 1960 aux Pays-Bas) est particulièrement présente au Japon, où le poisson est très fréquemment dégusté cru, dans des mets tels que les sushis, les sashimis, etc. L'anisakis, ce parasite, se trouve en effet dans l'estomac des poissons. Si ces derniers ne sont pas bien cuits avant d'être dégustés, il se développe ensuite dans l'appareil digestif de l'homme, ce qui, en plus d'être dégoutant, cause les ravages dont on a pu parler.

Ca n'arrive qu'aux autres ?

Si vous pensez que cela n'arrive qu'aux autres, détrompez-vous tout de suite, car d'après la doctoresse, on est loin du compte. En effet, afin de donner quelques chiffres et histoire de sensibiliser un peu les amoureux du sushi aux dangers qu'ils risquent, elle a avancé ceci :

L'anisakiase est une maladie plus fréquente qu'on ne le croit dans les pays européens. Une étude a montré que l'anisakis a été trouvée dans 39,4% des maquereaux frais sur un marché de Grenade, en Espagne. 56% des merlans vendus dans cinq chaînes de supermarchés sont infestés.

Des chiffres qui font peur, d'autant plus qu'au Japon, on continue de recenser de 2 000 à 3 000 cas d'anisakiase par année, ce qui pourrait nous porter à réfléchir puisque nous autres européens consommons de plus en plus de poisson cru. Mais il y a tout de même une bonne nouvelle dans tout cela, ou du moins un lot de consolation : cette petite larve n'est pas trop dangereuse pour la santé de l'homme et hormis les symptômes cités plus hauts, elle ne devrait pas mettre votre vie en jeu. Après, tout dépend de si l'idée d'avoir un parasite se baladant dans vos intestins vous plait tant que ça.

L'astuce du chef.

Afin d'éviter tout problème, il est donc (fortement) recommandé de bien cuire son poisson ou de le congeler. Sachez tout de même que les restaurants, notamment de sushis, ont pour obligation de servir leur poisson cru en ayant respecté le maintien de la chaîne du froid. En effet, la loi oblige une congélation de minimum 24 heures à -20°C afin d'éliminer toute trace de parasites et donc les risques d'infection.

Maintenant, quelque chose nous dit que vous allez regarder à deux fois votre assiette au restaurant avant de manger son contenu rempli de poisson cru ...