L'armée américaine aurait égaré des armes destinées à lutter contre Daech en Irak et au Koweït pour un montant évalué à un milliard de dollars. C'est l'ONG Amnesty International qui a tiré la sonnette d'alarme.

Amnesty International a trouvé une lacune importante dans les transferts d'armes et autres équipements militaires, annonce l'organisation, se référant à un audit déclassifié de 2016 du département de la Défense obtenu à la suite de demandes d'accès à l'information. Ainsi, l'équivalent de plus d'un milliard de dollars d'armes américaines destinées à lutter contre Daech dans le cadre du programme Iraq Train and Equip Fund (ITEF) ne serait pas parvenu à destination en Irak et au Koweït.

Selon Amnesty International, il s'agirait de la disparition de dizaines de milliers de fusils d'assaut (pour une valeur de 28 millions de dollars), de centaines d'obus de mortiers et de centaines de véhicules blindés Humvees, qui étaient destinés à être utilisés par l'armée centrale irakienne ainsi que par les forces kurdes des Peshmergas.

« Cette évaluation donne un aperçu inquiétant du système défectueux - et potentiellement dangereux - mis en place par l'armée américaine pour contrôler des transferts d'armes de plusieurs millions de dollars vers une région très explosive », a déclaré Patrick Wilcken, spécialiste du contrôle des armes et des droits humains à Amnesty International.

Selon le site du sous-secrétaire américain à la Défense, le budget du programme ITEF s'élevait à 1,6 milliard de dollars (1,4 milliard d'euros) en 2015 et 715 millions de dollars de fonds supplémentaires ont été alloués en 2016.

« C'est une lecture qui donne particulièrement à réfléchir, au regard d'un passé marqué par des détournements d'armes américaines vers de multiples groupes armés commettant des atrocités en Irak, notamment le groupe armé se désignant sous le nom de Daech », a conclu M. Wilcken.