Le dessin animé culte de Mamoru Oshii revit à Hollywood avec Scarlett Johansson dans le rôle de l'iconique cyberfliquette. Ce remake libre respecte la dimension philosophique de son modèle

Des bras articulés insèrent délicatement un encéphale humain dans une boîte crânienne de titane. Semblables aux tentacules d'une anémone de mer, des dendrites organiques et des vibrisses de silice s'attirent et fusionnent. Plongé dans une cuve de liquide crémeux, le robot émerge revêtu d'un tégument lisse. La créature a les traits de Scarlett Johansson, la plus science-fictive des actrices - prédatrice alien dans Under the Skin, combattante dans Avengers, mutante dans Lucy, simple voix dans Her... «Respire!», lui enjoint sa conceptrice.

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Issue du projet 2571, le Major est née. Elle va rejoindre la Section 9, corps d'élite de la police, luttant contre le cyberterrorisme. Ses capacités physiques exceptionnelles et son cerveau augmenté lui permettent de plonger aussi bien dans les bas-fonds de la mégapole que dans les oubliettes du cyberspace.

Une population cyberboostée

Ghost in the Shell (1989), un manga de Masamune Shirow, marque une étape importante dans l'avènement du cyberpunk. Initié par William Gibson (Johnny Mnemonic, Neuromancien) et Bruce Sterling (La Schismatrice), ce courant de la science-fiction trouve son inspiration dans le roman noir et les nouvelles technologies pour inventer des dystopies câblées. Le manga inspire à Mamoru Oshii deux films d'animation (1995 et 2004), puis se décline en séries télévisées (Stand Alone Complex et Arise).