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El Roslino
Dans une lettre ouverte, les pilotes français d'EasyJet estiment que leur management actuel ne leur permet plus d'exercer leur métier dans des conditions sereines et acceptables en termes de sécurité.
Les pilotes français d'EasyJet tirent la sonnette d'alarme. Dans une lettre adressée au fondateur et principal actionnaire de la compagnie - Stelios Haji-Ioannou - la section SNPL des pilotes français d'EasyJet dénonce un «programme de vol irréaliste, au mépris de la sécurité des passagers et des équipages».
C LeFaucheur SNPL
@CecileSNPLFALPA
Lettre ouverte des pilotes d'easyJet à Stelios Haji-Ioannou, actionnaire principal et fondateur de la compagnie : https://goo.gl/km8Byt
06:10 - 11 août 2017
Les représentants des pilotes sous contrat français affirment que la volonté de maximiser les profits en période estivale pousse la compagnie à programmer plus de vols qu'elle ne peut en réaliser. Ce qui expliquerait, selon eux, la multiplication des retards et annulations de dernière minute, en forte hausse cet été. Pour rappel, durant l'été 2016, la compagnie avait déjà dû procéder à pas moins de 3000 annulations.
«La compagnie a les yeux plus gros que le ventre: les plannings ne sont pas soutenables», explique au Figaro Arnaud Wiplier, président de la section EasyJet au sein du SNPL (syndicat national des pilotes de ligne). Selon lui, la compagnie a programmé trop de vols par jour cet été, notamment le week-end. «L'été est très chargé, ça ne passe pas», déplore Arnaud Wiplier. Conséquence directe: chaque jour, de nombreux vols de la compagnie sont annulés et retardés. «Si un avion doit faire 6 vols par jour, le dernier vol aura beaucoup de retard ou sera annulé», poursuit Arnaud Wiplier. Résultat: un passager d'EasyJet aurait huit fois plus de chances de voir son vol annulé cet été, notamment le week-end.
Menaces d'entretiens disciplinaires
«Les équipages sont aussi poussés quotidiennement à leurs limites [...] On demande maintenant aux commandants de bord d'utiliser, au maximum et sans s'en cacher, leur pouvoir discrétionnaire pour dépasser les limites légales de temps de vol. Tout cela afin d'assurer ce programme de vol irréaliste, au mépris de la sécurité des passagers et des équipages», déplorent ainsi les pilotes d'Easyjet dans un communiqué. «Cela nous choque beaucoup, la ligne rouge a été franchie», explique Arnaud Wiplier.
Selon lui, certains pilotes ayant décidé de s'arrêter - car ils avaient dépassé la limite légale d'heures de vol au cours de la journée - ont été menacés d'entretiens disciplinaires par la direction. Les pilotes dénoncent des rythmes ultra soutenus et des personnels épuisés, voire même inaptes à assurer les vols. Cela crée des retards car il faut leur trouver des remplaçants.
Pour expliquer cette spirale infernale, Arnaud Wiplier évoque notamment une réglementation européenne - «EU 261 compensation» - permettant aux passagers de réclamer beaucoup d'argent en cas d'annulation ou de retard.
D'éventuelles pertes pour les compagnies aériennes - se chiffrant en dizaines de millions d'euros - qui les incitent à mettre la pression sur les pilotes pour assurer les vols, souvent au-delà du raisonnable.
«Nous sommes très tristes de voir l'état du service qu'on donne»,
Arnaud Wiplier (EasyJet)
«Aucun compromis sur la sécurité», selon EasyJet
Le syndicat français ne profère aucune menace de grève, mais demande que les pilotes soient au minimum associés à l'établissement des plannings. Interrogée par Les Echos et Le Parisien, la compagnie EasyJet, choisie par 17 millions de voyageurs en France chaque année, rejette catégoriquement les accusations des pilotes. Elle se dit «surprise par l'initiative» des pilotes français, assure ne faire «aucun compromis sur la sécurité» et être «structurée pour gérer un niveau normal de perturbations en haute saison».
Les retards et les annulations dégradent en tout cas la qualité du service rendu. «Il y a quelques jours à Orly, les vols étaient tellement en retard que les gens étaient très énervés: il y a eu des émeutes», explique Arnaud Wiplier. Fin juillet, alors qu'il attendait depuis plus de 12 heures le départ de son vol EasyJet pour l'Angleterre, un père de famille avait même été frappé par un agent d'une société sous-traitante de l'aéroport de Nice. «Nous sommes très tristes de voir l'état du service qu'on donne», conclut Arnaud Wiplier.
Jusqu'au jour où il y aura des accidents ...
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