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El Roslino
C'est un coup de tonnerre dans le ciel allemand, et ce en pleine période des congés d'été, synonymes de pic d'activité dans le transport aérien : Air Berlin, la deuxième compagnie allemande, a annoncé mardi le lancement d'une procédure d'insolvabilité, après la décision d'Etihad Airways, son premier actionnaire à hauteur de 29,2 %, de cesser tout soutien financier. La mauvaise santé d'Air Berlin, dont les comptes n'ont fini l'année dans le vert qu'une seule fois depuis 2008, alimente depuis des années déjà la chronique outre-Rhin. Mais la nouvelle de sa mise en faillite à moins d'un mois et demi des élections fédérales est du plus mauvais effet.
Le gouvernement d'Angela Merkel n'a pas tardé à réagir, en annonçant avoir accordé à la compagnie un prêt relais de 150 millions d'euros, suffisant selon lui pour lui permettre de poursuivre ses activités pendant trois mois et de maintenir ses effectifs, soit quelque 7.200 salariés. « Il est scandaleux qu'Etihad fuie ses responsabilités et laisse tomber les salariés d'Air Berlin », a réagi Ilja Schulz, le président du syndicat de pilotes Vereinigung Cockpit, cité par Reuters. En avril, la compagnie d'Abou Dhabi avait apporté une aide financière de 250 millions d'euros à Air Berlin mais, mardi, elle a déclaré que « les activités d'Air Berlin se sont détériorées à un rythme sans précédent, l'empêchant de surmonter d'importantes difficultés et de mettre en oeuvre des solutions stratégiques alternatives ». Air Berlin n'est pas la première victime du virage stratégique de la compagnie émiratie. L'italienne Alitalia, dont Etihad est aussi actionnaire, est déjà passée sous administration judiciaire et cherche des repreneurs.
Endettée à hauteur de plus de 1 milliard d'euros, Air Berlin négocie avec Lufthansa et une autre compagnie une vente éventuelle d'actifs, a précisé le gouvernement, qui s'attend à des décisions dans les semaines à venir. Selon Reuters, une source proche du dossier assure que la deuxième compagnie engagée dans les discussions est EasyJet.
Lufthansa loue déjà des avions d'Air Berlin, qui détache les équipages des appareils concernés, afin de renforcer sa filiale à bas coûts Eurowings, et le groupe n'a jamais caché vouloir aller plus loin, même s'il estime que l'endettement de son rival et les obstacles liés à la réglementation antitrust pourraient poser problème. La compagnie low cost irlandaise Ryanair a aussitôt annoncé avoir déposé plainte devant la Commission européenne et l'autorité de la concurrence allemande pour empêcher Lufthansa de reprendre Air Berlin.
« Lufthansa a joué la montre pendant plusieurs années et elle est désormais bien placée pour choisir ce qu'elle veut reprendre au sein des activités d'Air Berlin pour répondre à ses besoins sans avoir à acheter la totalité d'une entreprise déficitaire », a commenté un analyste de CAPA-Center for Aviation, cité par Reuters. A la Bourse de Francfort, le titre Air Berlin a lâché 34,11 %, à 0,51 centime d'euro.
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