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El Roslino
Jean-Marie Colombani, fondateur et President de Slate.fr, en mai 2011.
C'est une opération de sauvetage pour le site d'information en ligne, fondé en 2009, qui n'a jamais réussi à trouver son équilibre.
Slate.fr, le site fondé il y a huit ans par l'ancien patron du « Monde » Jean-Marie Colombani, est désormais majoritairement détenu par Benjamin et Ariane de Rothschild, d'après les informations de Libération . En deux ans, la part du capital du couple était déjà passée de 29,3% à 46,2%, via leur groupe financier basé en Suisse Edmond de Rothschild.
Contacté par Les Echos, Jean-Marie Colombani, actuel président de Slate, a confirmé qu'un de leurs actionnaires « a franchi la barre des 50% [de capital] », mais a refusé d'en dire plus avant l'assemblée générale prévue en septembre. De son côté, la banque Edmond de Rothschild a simplement déclaré que « Benjamin et Ariane de Rothschild [avaient] investi dans l'entreprise Slate.fr ».
La part exacte détenue par Rothschild à la suite de cette augmentation de capital n'est pas connue. Mais d'après Libération, les nouveaux propriétaires du site ont injecté 1,15 million d'euros dans la société éditrice et fait l'acquisition de 135.294 actions de préférence. Un million d'euros supplémentaire doit encore être apporté au cours des 18 prochains mois, via deux autres recapitalisations. Cet investissement a été réalisé via leur société personnelle Cattleya Finance, domiciliée au Luxembourg, a confirmé Jean-Marie Colombani.
Slate, lancé en 2009 par Jean-Marie Colombani, Eric le Boucher, Jacques Attali, Johan Hufnagel et Eric Leser, a réussi à se faire une place dans le paysage des pure-players français, aux côtés de Mediapart, Les Jours ou Atlantico. Mais la version française de Slate.com (qui appartient au Washington Post) n'est jamais devenue bénéficiaire.
En 2015, le chiffre d'affaires de Slate.fr a chuté à 950.000 euros, contre 1,5 million en 2012 , et sa perte s'est creusée à 1,9 million d'euros (contre 1,3 million en 2012). En 2016 pourtant, Jean-Marie Colombani espérait encore atteindre cette année l'équilibre , initialement anticipé pour 2012. Cet objectif n'a pas été rempli. Des levées de fonds successives ont permis au site de survivre, diluant au passage de plus en plus les parts des quatre fondateurs (ils ne détenaient plus que 25% du capital en janvier 2016).
Plusieurs journalistes sur le départ.
Après cette évolution du capital, le site d'info va garder son modèle gratuit financé par la publicité et les partenariats éditoriaux. Mais au sein de la rédaction, les journalistes chargés de la production des articles vont devenir éditeurs, et s'occuperont de commander et corriger les articles de pigistes extérieurs, d'après une source interne jointe par Les Echos. Slate emploie actuellement une vingtaine de personnes, dont douze journalistes, et collabore avec une centaine de pigistes au cours d'une année.
Le site va également changer de dirigeant. Marc Sillam, homme d'affaires passé par la production audiovisuelle, va remplacer Eric Leser au poste de directeur.
Profitant de la clause de cession ouverte le 30 juin, plusieurs journalistes envisagent de quitter l'entreprise, d'après plusieurs sources internes. Une clause de cession est un dispositif permettant aux journalistes de partir tout en percevant des indemnités de licenciement lorsque leur journal est cédé.
La rédactrice en chef Charlotte Pudlowski a confirmé son départ ce vendredi sur Twitter. Christophe Carron, ancien rédacteur en chef du Grand journal de Canal+ et ancien de Voici, va prendre sa place.
Slate attire chaque mois trois millions de visiteurs uniques, selon des chiffres de l'institut Nielsen cités par sa direction. Aux Etats-Unis, son modèle Slate.com tire plus d'un million de dollars annuels de son offre payante, sur un chiffre d'affaires de 30 millions de dollars.
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