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El Roslino
Le régime stalinien a qualifié de «réussite totale» ce dimanche matin le test d'une bombe à hydrogène destinée à être montée sur un missile à longue portée. Ce sixième essai nucléaire serait dix fois plus puissant que le précédent.
La Corée du Nord a annoncé dimanche matin avoir testé quelques heures plus tôt une bombe à hydrogène, dite bombe H. Cette charge serait destinée à être montée sur un missile balistique intercontinental. Le régime qualifie ce test de «réussite totale».
Kim Jong-un, turbulent héritier d'une dynastie atomique.
Cet essai, le sixième mené par le régime nord-coréen depuis 2006, a été ordonné par le dirigeant Kim Jong un peu après l'annonce officielle que Pyongyang était parvenu à développer une nouvelle arme nucléaire dotée d'une «grande capacité destructrice», précise la télévision nord-coréenne. Kim Jong un s'est rendu ce dimanche à l'Institut des armes nucléaires où il a «observé une bombe H destinée à être chargée dans le nouveau missile intercontinental», a rapporté l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA, qui a ajouté: la bombe «d'une puissance sans précédent» marque «une occasion très importante, le fait d'atteindre le but final qui est de parachever la force nucléaire de l'Etat».
Séisme d'une magnitude de 6,3.
L'essai mené dimanche a provoqué un séisme d'une magnitude de 6,3, près du principal site nord-coréen d'essais nucléaires, à Punggye-Ri dans le nord-est, enregistré à 11h30 (dans la nuit de samedi à dimanche, heure de Paris) par différents instituts géologiques américain, sud-coréen et japonais . «L'échelle de l'énergie (dégagée) était de cinq à six fois plus puissante que lors du cinquième essai nucléaire», a déclaré à la télévision Lee Mi-Sun, qui dirige l'Administration météorologique sud-coréenne. Selon les premières estimations d'experts, cet essai serait près de dix fois plus puissant que les précédents. Cette puissance indiquerait que l'essai concernerait effectivement une bombe H. La cinquième explosion en septembre 2016 avait provoqué un séisme de 5,3 de magnitude et dégagé une énergie de 10 kilotonnes, c'est à dire moins que la bombe qui avait détruit Hiroshima (15 kilotonnes).
Le séisme a été ressenti dans des régions frontalières du nord-est de la Chine, ont rapporté des médias officiels chinois et des internautes locaux, lesquels partageaient en ligne leurs inquiétudes. La secousse tellurique a été ressentie pendant «environ huit secondes» dans plusieurs localités de la province chinoise du Jilin, a indiqué la télévision d'Etat CCTV. Les villes frontalières de Yanji et de Baishan ont été touchées, mais le séisme a également été perçu dans le capitale provinciale Changchun, à plus de 400 kilomètres du fleuve séparant les deux pays. Sur la plateforme de microblogs Weibo, des commentateurs exprimaient ouvertement leurs inquiétudes pour les trois provinces du «Dongbei», le nord-est du pays, les plus proches de la Corée du Nord. «L'emplacement du test nucléaire n'était qu'à 174 km d'un district chinois», s'est alarmé un internaute. «En effectuant ce test, (Pyongyang) sème le désastre, c'est une marche pas à pas vers la guerre ou la destruction», ajoutait un autre, dans une formule reprise volontiers par d'autres blogueurs.
Le séisme a également été ressenti dans l'Extrême-Orient russe. Les niveaux de radiation s'y situaient dimanche «dans la fourchette normale», a-t-on appris auprès des services de contrôle. Des habitants de Vladivostok ont ressenti des secousses de moyenne intensité. «Aucun dépassement des radiations d'arrière-plan n'a été détecté sur le territoire de la région de Primorski», a indiqué dans un communiqué le service local de contrôle Primgidromet. «La situation des radiations reste stable» et «le niveau dans la région reste dans la fourchette normale», poursuit-il.
Accélération de la course aux armements de Pyongyang.
Les bombes H sont beaucoup plus puissantes que les bombes atomiques ordinaires. Les premières estimations des experts quant à la puissance de l'engin testé dimanche varient profondément, certains évoquant une bombe d'une mégatonne. Jeffrey Lewis, du site armscontrolwonk.com, a estimé qu'il s'agissait d'une arme thermonucléaire, ce qui constitue un progrès notoire dans les programmes nucléaire et balistique nord-coréens pourtant interdits par la communauté internationale. Un autre responsable américain, spécialiste des questions militaires et politiques nord-coréennes, a estimé quant à lui qu'il était prématuré d'affirmer que la Corée du Nord était parvenue à développer une arme thermonucléaire et plus encore une arme capable d'être installée sur un missile à longue portée.
La bombe testée dimanche pourrait être montée sur le nouveau missile balistique intercontinental (ICBM) que la Corée du Nord affirme avoir mis au point. Cette dernière a procédé à deux deux essais réussis d'un missile balistique intercontinental ou ICBM, le Hwasong-14, en juillet, dont la portée d'environ 10.000 km place le territoire américain sous la menace théorique d'une frappe nucléaire nord-coréenne.
L'agence de presse officielle KCNA a expliqué ce dimanche, avant l'annonce du nouvel essai, que le numéro un nord-coréen Kim Jong-Un avait inspecté une bombe H miniaturisée pouvant être montée sur un missile à l'occasion d'une visite à l'Institut des armes nucléaires du régime nord-coréen. L'engin inspecté par le dirigeant est «une bombe thermonucléaire d'une très grande puissance fabriquée par nos efforts et notre technologie», a déclaré KCNA.
Le numéro un nord-coréen a souligné, selon l'agence, que «tous les composants de cette bombe H ont été fabriqués à 100% nationalement». Des photographies montrent M. Kim vêtu de noir en train d'examiner un engin métallique présenté par KCNA comme étant une bombe H. Des analystes étrangers avaient émis des doutes sur la capacité de la Corée du Nord à fabriquer une bombe H et à la miniaturiser suffisamment pour pouvoir l'installer sur un missile.
Pyongyang vient de menacer de tirer à titre d'avertissement plusieurs missiles à proximité de l'île de Guam, un territoire américain dans l'océan Pacifique, et a lancé la semaine dernière un missile de portée intermédiaire qui s'est abîmé dans le Pacifique après avoir survolé le Japon.
Condamnations internationales.
Cette nouvelle initiative du régime de Kim Jong un pose un défi direct au président américain Donald Trump qui s'était entretenu quelques heures auparavant au téléphone avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe de la crise dans la péninsule coréenne. En juillet, le président américain Donald Trump a prévenu qu'il ferait tomber sur la Corée du Nord «le feu et la colère» si Pyongyang continuait à proférer des menaces contre les Etats-Unis et leurs alliés.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a d'ores et déjà infligé sept trains de sanctions à la Corée du Nord pour tenter de la contraindre à renoncer à ses programmes nucléaires balistiques et nucléaires. Le gouvernement japonais a précisé qu'il avait adressé une protestation à l'ambassade de Corée du Nord à Pékin, qualifiant ce test d'«extrêmement impardonnable». Tokyo a immédiatement envisagé l'adoption de nouvelles sanctions contre le régime ermite de Pyongyang, en particulier sur le commerce des produits pétroliers.
La Chine, un des rares alliés du gouvernement de Kim Jong un, a fermement condamné cet essai et s'est engagée à appliquer pleinement les sanctions prévues par les résolutions de l'Onu tout en appelant son protégé à mettre fin à ce genre de «mauvaises» initiatives.
Le président sud-coréen Moon Jae-In, qui a convoqué le Conseil de sécurité nationale pour une réunion d'urgence tandis que l'armée sud-coréenne a relevé son niveau d'alerte, demande «la punition la plus forte» contre le Nord. Le Sud discutera du déploiement des «actifs stratégiques les plus forts de l'armée américaine», a ajouté son conseiller Chung Eui-Yong, dans une référence potentielle à l'arsenal nucléaire tactique qui avait été retiré de la péninsule par Washington en 1991.
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