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Des médecins américains viennent de montrer que le port du stérilet abaissait d'un tiers le risque de contracter un cancer du col de l'utérus. D'autres études doivent être menées afin de comprendre pourquoi.
Et si le stérilet avait un impact positif sur le risque de cancer ? Les femmes utilisant un dispositif intra-utérin (ou DIU, aussi appelé stérilet) verraient ainsi leur risque de développer un cancer du col de l'utérus réduit d'un tiers par rapport à celles ne recourant pas à ce contraceptif, révèle une étude prometteuse publiée dans la revue médicale Obstetrics and Gynecology. La publication a compilé les données épidémiologiques de 16 études, de quoi comptabiliser au total plus de 12.000 femmes à travers le monde.
Une découverte qui pourrait avoir de fortes répercussions sur les politiques de santé.
"Nous avons été vraiment surpris par l'ampleur de la réduction du risque", souligne Victoria Cortessis, professeure adjointe de médecine clinique préventive à l'école médicale de Keck, hébergée par l'université de Californie du Sud et l'une des principales co-auteures."La possibilité qu'une femme puisse minimiser le risque de cancer de l'utérus en choisissant ce mode de contraception pourrait potentiellement avoir un très grand impact sur la fréquence de ce cancer", estime-t-elle. Pour rappel, le cancer du col de l'utérus est le troisième cancer le plus courant chez les femmes.
PAPILLOMAVIRUS. À quoi est dû ce phénomène ? Les chercheurs n'ont pas encore établi avec certitude pourquoi le dispositif intra-utérin réduit autant le risque de tumeur du col de l'utérus. Mais ils évoquent la possibilité que ce contraceptif stimule une réponse du système immunitaire, ce qui aiderait à combattre les infections responsables du cancer provoquées par des papillomavirus humains. Plus de recherches doivent encore être menées pour comprendre le mécanisme biologique qui procure cette protection.
Systématiser la pose du stérilet reste prématuré.
Du fait des doutes qui persistent quant aux causes du mécanisme de protection, il est prématuré, selon les experts, de recommander à un plus grand nombre de femmes d'utiliser ce dispositif intra-utérin. Mais "les résultats de notre étude sont vraiment enthousiasmants, avec un potentiel incroyable", se réjouit le Dr Laila Muderspach, gynécologue spécialisée en oncologie et co-auteur de l'étude.
ESPOIRS. La fréquence du cancer du col de l'utérus augmente dans le monde. Quelque 528.000 femmes ont reçu ce diagnostic en 2012 et 266.000 en sont mortes cette même année, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). D'ici 2035, plus de 756.000 femmes pourraient être atteintes de ce cancer et 416.000 en décéder, indiquent les projections de l'organisation. "Si nous parvenons à démontrer qu'il existe une réponse immunitaire du corps suite à la pose d'un DIU, alors nous pourrons aller plus loin et envisager un essai clinique pour déterminer si le port du stérilet peut 'guérir' une infection au papillomavirus humain", espère la gynécologue.
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