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El Roslino
Walmart avec JD. com, Auchan avec Alibaba, Tesco avec le local CRE : la question de la présence du leader français, isolé, en Chine se pose.
« Et maintenant, que vais-je faire ? ». La nostalgie des années 60-70 berce Alexandre Bompard. Les biographes du PDG de Carrefour ne disent pas s'il aime Bécaud. Les observateurs de la distribution savent en revanche qu'il doit prendre une décision sur la Chine. Rester ou sortir ? Le plan stratégique du 23 janvier donnera la réponse. Le chiffre d'affaires de la filiale, vieille de plus de 20 ans, baisse de quelques pourcents chaque trimestre depuis trois ans (-5 % encore à fin septembre).
Son prédécesseur, Georges Plassat, a construit une logistique autour des hypermarchés et développé des magasins de proximité à Shanghai. Le retournement se fait néanmoins attendre. Pendant ce temps, Wal-Mart a pris 11 % de JD. com, et Auchan vient de s'allier avec Alibaba, l'autre géant chinois du e-commerce. Le britannique Tesco a, lui, jeté l'éponge, en apportant en 2013 son activité chinoise à Chinese Resources Enterprise (CRE), pour conserver 20 % seulement de la coentreprise créée.
Georges Plassat avait évoqué un projet de ce type. Carrefour travaille en effet dans le pays communiste avec plusieurs entreprises locales. Une introduction en Bourse sur le modèle de Carrefour Brésil avait même été évoquée. Ce n'est peut-être plus la bonne solution. Alexandre Bompard doit maintenant trancher.
16 %des ventes.
Car si les grands distributeurs se réjouissent qu'une classe moyenne chaque jour plus abondante pousse les ventes de détail, ils nourrissent aussi des inquiétudes. Ces ventes se font chaque jour un peu plus sur Internet ! La récente « fête des célibataires » l'a encore illustré. Alibaba (25 milliards de dollars en 24 heures) et JD. com (19 milliards) ont battu des records.
Le marché chinois du e-commerce est le premier au monde. De l'ordre de 16 % des ventes de biens et services en Chine se font désormais en ligne. La croissance des magasins a fortement ralenti : « Les 100 plus grandes chaînes de magasins de Chine ont enregistré une croissance modérée de leur chiffre d'affaires (3,5 %), bien loin des taux de la fin des années 2000, compris entre 15 % et 25 % », relève le service économique de l'ambassade de France.
Le e-commerce en Chine pèse désormais 2,5 fois le chiffre d'affaires de ces 100 premiers distributeurs « brick and mortar », un secteur il est vrai très éclaté. La grande distribution s'est adaptée. Ses effectifs ont été réduits de 19 % entre 2010 et 2015. Plusieurs groupes ont créé des sites Internet : Auchan avec Feiniu fin 2013 puis Carrefour. Trop tard. Feiniu s'est recentré sur le « B to B ». Inversement, les acteurs du web sont entrés de plain-pied dans le commerce physique. La convergence entre le « online » et le « offline » est déjà une réalité pour des millions de Chinois. L'heure des grandes alliances a sonné.
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