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L'internaute gardois a été condammé à près de 20 000 € d'amendes pour téléchargement illégal de fichiers musicaux. Incorrigible. Tel est James Climent, 37 ans, un Gardois installé à Barjac (Gard), photographe indépendant, inscrit au Revenu de solidarité active, le RSA. L'homme au visage d'adolescent est cependant moins connu pour ses clichés que pour sa condamnation devant la cour d'appel de Nîmes.
James Climent s'est vu infliger près de 20 000 € de dommages et intérêts à payer, pour téléchargement illégal. L'une des condamnations les plus sévères, prononcée en France, en la matière. C'était en juin 2009, suite aux actions engagées par la Sacem, la société des droits d'auteur, et la SDRM, la Société des droits de reproduction mécaniques.
Quatre ans plus tôt, les gendarmes
avaient récupéré au domicile de ses parents quelque 13 000 fichiers musicaux sur son ordinateur personnel. Des morceaux qu'il téléchargeait et mettait à la disposition d'autres internautes via un logiciel de partage. Cette technique, cauchemar des compagnies de disques, a un nom : le peer to peer. Encore aujourd'hui, malgré l'entrée en vigueur de la loi Hadopi, chargée de mettre un terme au piratage, James Climent continue de télécharger et mettre en partage. Et il le revendique.
« L'article 13 du préambule de la Constitution de 1946 garantit l'accès gratuit à la culture. Nos fichiers musicaux, c'est le même principe. Si on nous enlève ce droit de mettre de la musique en partage, que l'Etat prenne le relais ! »
L'homme est en colère. « La Sacem s'est fait un régal de m'attaquer. Car j'étais un pauvre qu'on allait écraser. Du coup, les autres ne bougeraient pas », rage-t-il. S'il n'a pas le moindre argent pour s'acquitter de ce qu'il doit, il a malgré tout pris le parti de braver les majors, la Sacem et, plus généralement, les puissances de l'argent. « Prenez l'exemple du chanteur Sebasto, il a vendu plus de 100 000 disques en 2007 et il a touché à l'arrivée 477 € de droits. Il s'est fait avoir. »
James Climent appelle à la création d'un système offrant aux internautes le moyen de télécharger en contrepartie d'une modique somme à payer chaque mois, à reverser aux artistes, afin qu'ils vivent de leurs créations. « Il y a par exemple la solution de la licence globale, c'est-à-dire 6 € à 7 € qui pourraient être intégrés au forfait internet », détaille-t-il.
Révolté par le montant de la somme qu'il doit payer à la Sacem et à la SDRM, il a décidé, après avoir épuisé tous les recours en France, d'aller devant la Cour européenne des droits de l'homme. Et, pour cela, il a confié le dossier à l'avocat montpelliérain Nicolas Gallon, défenseur des faucheurs volontaires d'OGM.
L'internaute a d'ailleurs créé son blog, à l'entête de son pseudo : Paflapuce (1). Soutenu par le Parti pirate, très remonté contre les compagnies de disques, le Gardois y fait appel aux dons pour payer ses frais de justice. C'est ainsi qu'en août, il a reçu 1 000 € du cinéaste Jean-Luc Godard. Un soutien de poids qui dope sa combativité. « Qu'ils reviennent me faire un procès. Nous mettrons le débat sur la place publique », lâche-t-il.
Malgré sa condamnation, l'internaute continue de télécharger et de mettre en partage ses fichiers. Photo Sylvie CAMBON
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