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Alors que les vols de téléphones portables ne cessent de baisser, les vols de smartphones et en particulier d'iPhones ont bien la cote.
Comme 23% des « cadres et professions intellectuelles » et 9% des urbains, j'ai eu un iPhone. Et même deux. Que me suis fait piquer. C'est alors que m'est venue l'idée intéressée de rentabiliser mon expérience, et d'écrire ce papier.
Selon le policier qui avait pris ma première plainte, les vols de téléphones avaient largement baissé. Mais depuis l'apparition de l'iPhone, non seulement ils ont repris, mais même explosé. Et des femmes comme moi, ils en voient tout le temps parce que « les voleurs d'iPhone s'en prennent plus souvent à des femmes ».
A tel point que le 6 septembre, le Sénat adoptait un amendement à la loi Loppsi 2 sur les vols de téléphones portables pour faire « face à la recrudescence des vols constatée depuis le début de l'année ». En gros, désormais le blocage des téléphones volés sera automatique, sur signal de la police aux opérateurs.
« Les gens l'ont en permanence à la main »
Cela faisait pourtant sept ans que les études montraient une baisse constante des vols de téléphones portables. En 2003, l » Afom (Association française des opérateurs mobiles) et le ministère de l'Intérieur en dénombraient 185 000. En 2009, il n'y en avait plus que 157 000.
Mais à Paris, les dernières statistiques sont à contre courant. Au premier semestre 2009, 11 546 vols ont été signalés. A la même période en 2010, on en comptait 15 569, soit une « petite » augmentation de 34% tout de même ! Chez Orange, on reconnaît une hausse du nombre de demandes d'assurances sur les téléphones portables.
Maurice Signolet est commissaire divisionnaire et chef du service des enquêtes transversales dans la capitale. Si en matière de téléphones portables, son fléau ce sont les fausses déclarations de vol, il reconnaît également un plus grand nombre de vols de téléphones depuis l'apparition des smartphones. Ce qui ne l'étonne pas outre mesure :
« L'iPhone, les gens l'ont en permanence à la main, c'est un second eux-mêmes. »
« Votre smartphone attire la convoitise, soyez vigilant »
Il n'existe certes pas de statistiques propres aux vols de smartphones ou d'iPhones mais pour lutter contre, tout le monde y met du sien. Des gentils businessmen développeurs qui créent des applications (Top secret, Gadget Track) à Apple qui brevète un dispositif spécifique, en passant par la RATP qui transforme ses gros bras des équipes de protection et de sécurité des réseaux (GPSR)... en distributeurs de flyers préventifs :
« Votre smartphone attire la convoitise, soyez vigilant. »
Tout comme le vol à l'arrachée (souvent avec violence) ou la cueillette en terrasse de café, le métro est, il est vrai, un grand classique du vol d'iPhone. Le mode opératoire est quasiment toujours le même. Charlotte, une Parisienne de 23 ans, en a fait l'expérience :
« Juste avant que les portes ne se referment, quand ça a sonné, un mec m'a chopé l'iPhone. »
La jeune femme n'a ensuite pu que contempler sa main vide, impuissante, alors que le voleur s'enfuyait tranquillement. « Je suis du genre à juste dire “ oh putain ” ». Mais que faisait donc Charlotte au moment du vol ? « J'étais en train de twitter. »
Reste une question : pourquoi l'iPhone est-il encore si prisé des voleurs alors qu'une fois bloqué, il est censé ne plus du tout être utilisable ?
D'abord, débloquer un téléphone n'est pas du domaine de l'impossible. Ensuite, jusqu'au 10 septembre, avant l'adoption par le Sénat du fameux amendement de la loi Loppsi 2, il y avait une grosse déperdition entre les dépôts de plainte et les blocages effectifs de téléphone.
Car si les lignes étaient neutralisées après coup de fil de la victime à l'opérateur, le téléphone, lui, n'était bloqué qu'à condition que la victime envoie une copie du procès-verbal de la plainte au service client de son opérateur. Or, un tiers des victimes n'effectuaient pas les démarches pour rendre son téléphone inutilisable.
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