Chaque année, au mois de février ou de mars, le tout Hollywood se réunit devant la cérémonie des Golden Globes. Mais en 2021, le concurrent des Oscars est lui aussi au cœur de vives critiques. Son manque de diversité est pointé du doigt par de nombreux acteurs de l'industrie, dont Tom Cruise. L'Américain n'a pas hésité à réaliser un geste fort pour protester contre cette injustice.

Retour à l'envoyeur.

Après Scarlett Johansson et Mark Ruffalo, c'est au tour de Tom Cruise de prendre les devants pour dénoncer le manque de diversité des Golden Globes. L'Association de la presse étrangère d'Hollywood (HFPA), aka l'organisateur annuel de la cérémonie, est vivement critiquée pour ses efforts en matière de diversité et de transparence. En signe de protestation et de soutien à ses confrères, Tom Cruise aurait renvoyé ses statuettes, obtenues en 1990 pour son sacre du meilleur acteur pour Né un quatre juillet, en 1997 pour sa récompense du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie pour Jerry Maguire et en 2000 où il devient le meilleur acteur dans un second rôle pour Magnolia.

Un geste fort salué tant par ses confrères que par des internautes, à l'instar de la réalisatrice Ava DuVernay (Middle of Nowhere, Selma, Dans leur regard). En préambule de la décision de Tom Cruise, l'actrice Scarlett Johansson dénonçait vivement ce week-end le climat toxique alimenté par l'HFPA. Elle expliquait refuser catégoriquement de prendre part, et ce depuis plusieurs années maintenant, à des conférences de presse organisée par l'Association de la presse étrangère d'Hollywood à cause des "questions et remarques sexistes" qui "frisent le harcèlement sexuel".

Des déclarations appuyées par la prise de position de Mark Ruffalo, son compère au sein du MCU, qui expliquait de son côté ne pas pouvoir se sentir fier du Golden Globe reçu cette année pour son rôle dans la série I Know This Much Is True. Il estime que l'organisation applique "une culture du secret et de l'exclusion". Des critiques qui suivent une série de réformes opérées par la HFPA, visant à améliorer sa représentativité. Néanmoins, les efforts fournis par ce groupuscule composé d'environ 90 journalistes, qui officient ensuite en tant que juges en vue de la cérémonie, ont été estimés insuffisants.

Des efforts "insuffisants".

La HFPA est rentré dans le viseur des défenseurs d'un monde plus juste lors de la 78e cérémonie survenue plus tôt dans l'année et au cours de laquelle d'excellentes productions réalisées par des personnes afro-américaines ou dans lesquelles jouaient des acteurs et actrices afro-américaines ont été snobées au profit d'œuvres plus secondaires comme Emily in Paris ou Music. Cerise sur le gâteau, la HFPA ne compte aucun membre noir. Accusée de discrimination, de sexisme et de corruption, l'association compte augmenter son effectif de 50% au cours des 18 prochains mois dans le but de recruter, entre autres, des journalistes noirs.

Des efforts insuffisants que les géants du milieu dénoncent allègrement. Netflix et Amazon Studios ont d'ores et déjà annoncé ne plus vouloir travailler avec la HFPA, quand Warner Bros a estimé que la réforme "n'allait pas assez loin". L'Association de la presse étrangère d'Hollywood a encore du chemin à faire avant de convaincre qui que ce soit. Des changements rapides doivent être réalisés rapidement si la HFPA souhaite redorer son blason. D'ici là, le boycott continue. La NBC, diffuseur officiel des Golden Globes, a d'ores et déjà annoncé ne pas souhaiter retranscrire la prochaine cérémonie.