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El Roslino
Sur les trois premières marches du podium des avionneurs les plus polluants figurent la Lufthansa, British Airways et Air France.
Un avion d'Air France partiellement repeint en vert. L'image a marqué les esprits. Au début du mois, d es activistes de Greenpeace se sont introduits sur le tarmac de l'aéroport de Roissy pour dénoncer le « greenwashing » du gouvernement sur l'aérien. Objectif de cette opération coup de poing : exiger une réduction du trafic pour réduire les émissions de CO2, et donc le réchauffement de la planète.
Alors que le projet de loi « Climat et résilience » revient ce lundi à l'Assemblée nationale, les ONG Carbon Market Watch et Transport & environnement (T&E), qui regroupe une cinquantaine d'associations, en remettent une couche. Dans un rapport que nous vous dévoilons en exclusivité, elles livrent les données auxquelles elles ont eu accès sur les émissions internationales des grandes compagnies européennes... avant que le Covid-19 ne cloue les appareils au sol.
Emission de CO2 : Lufthansa, British Airways et Air France sont les compagnies les plus polluantes
Sur les trois premières marches du podium des avionneurs les plus polluants figurent la Lufthansa (19,11 millions de tonnes de CO2 émis en 2019), British Airways (18,38) et Air France (14,39). Loin devant la petite compagnie suédoise SAS (3,78 millions de tonnes) ou celle portugaise, TAP, (3,75 millions de tonnes). C'est que les trois mastodontes de l'aérien européen sont très présents à l'international et l'essentiel de leurs émissions est lié à leurs vols long-courriers.
Compenser financièrement
« Le problème est que ces liaisons de longue distance ne sont pas soumises, comme les vols domestiques ou intra-européens, au système du marché d'émission de carbone. Mis en place au sein de l'UE, il oblige les compagnies à compenser financièrement chaque tonne de CO2 émise par l'avion », explique Matteo Mirolo, responsable des politiques liées à l'aviation chez T&E. « Il faut imposer aux compagnies aériennes de payer pour les émissions de tous leurs vols », plaide Andrew Murphy, responsable de l'aviation chez T&E.
Un système de compensation carbone des vols intérieurs étendu aux vols internationaux est déjà sur la table. « Au sortir du Covid, toute compagnie qui dépasserait le niveau des émissions de CO2 en 2019 devra s'acquitter de compensations financières », souligne Vincent Etchebeher, directeur du développement durable chez Air France.
La compagnie tricolore tient aussi à rappeler l'ambition de ses investissements en matière écologique. « Nous nous sommes engagés à réduire nos émissions en valeur absolue de moitié entre 2005 et 2050 et nous les avons déjà réduites de 6 % en entre 2005 et 2019, indique Vincent Etchebehere. Nous allons par ailleurs diviser par deux nos émissions de CO2 en France métropolitaine d'ici 2024 par rapport à 2019. »
Des appareils moins gourmands
Pour ce faire, l'entreprise a déjà commandé 38 appareils A350 long-courriers, réputés moins gourmands en kérosène, et 60 avions A220 pour les courts et moyens trajets. Des appareils de nouvelle génération qui émettent en moyenne 25 % de CO2 en moins. Mais à quand un véritable avion vert? « On parle beaucoup de l'avion à hydrogène et de l'avion électrique, mais avant que ces technologies ne soient au point et commercialisées, les compagnies devraient miser sur les carburants alternatifs comme le kérosène de synthèse », souligne Matteo Mirolo.
Un fioul séduisant, car il émet beaucoup moins de CO2 à la production. Mais qui dit produit miracle dit produit cher et rare. « Aujourd'hui, il est peu utilisé par les compagnies, car il coûte trois à dix fois plus cher que le kérosène classique et n'est pas produit en grande quantité », note le directeur du développement durable d'Air France.
Alors, en attendant, les compagnies font la chasse au gaspillage. « Nous optimisons par exemple les trajectoires de nos avions pour utiliser moins de carburant et nous utilisons des matériaux plus légers à l'intérieur des appareils », précise Vincent Etchebehere.
« Les compagnies travaillent toutes à réduire leur consommation de carburant, car cela leur permet d'émettre moins de CO2 et surtout de faire des économies, souligne Isabelle Laplace, chercheuse en transition écologique des transports à l'Ecole nationale de l'aviation civile. Entre les systèmes de compensation carbone, les biocarburants, la réduction de la consommation pendant les vols et les nouvelles technologies, il n'y a pas une seule réponse qui se dégage, mais une combinaison de solutions multiples à mettre en place. »
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