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Depuis le début de la pandémie, l'omniprésence économique de l'Etat a mis le pays sous assistance publique généralisée. Le fait qu'Emmanuel Macron avance aujourd'hui vers la vaccination obligatoire est, dès lors, cohérent avec cette approche centrée sur la collectivité plutôt que sur les individus.
L'expression est devenue rituelle. A chacune de ses interventions, Emmanuel Macron ponctue ses annonces d'un rappel: depuis le début de la pandémie, et malgré le chaos initial sur les masques et les respirateurs artificiels, l'Etat français a pratiqué le «quoi qu'il en coûte». Pas question de différencier les corporations, ou de limiter l'intervention publique. Les prêts garantis par l'Etat, le chômage partiel à grande échelle et les aides en tous genres ont permis à la France d'encaisser le choc du covid et d'être en ordre de marche pour une croissance de 6% en 2021...
C'est à l'aune de cette politique qu'il faut examiner le pas franchi par le président vers la vaccination obligatoire: d'abord pour les soignants et les aidants des personnes vulnérables - ils ont jusqu'au 15septembre - puis peut-être pour l'ensemble de la population. Sans le dire, le chef de l'Etat a formulé, juste avant le 14 Juillet, un «donnant-donnant»: puisque la puissance publique a fait son devoir, les citoyens doivent faire de même pour ne pas mettre en danger la collectivité, et ne pas retarder le retour à la normale.
Le rétablissement de l'état d'urgence sanitaire, dès cette semaine, est le moyen de cette approche très verticale, mais logique: c'est au niveau de l'Etat que se joue le sort sanitaire du pays. La population, dont le civisme s'est confirmé durant les périodes de confinement malgré l'opposition croissante aux mesures gouvernementales, doit être encadrée pour éviter la sortie de route.
Tradition libérale.
Vu de Suisse, pays de tradition libérale où la priorité du Conseil fédéral et des autorités cantonales est de convaincre plutôt que de contraindre, l'exemple français peut sembler regrettable, voire dangereux pour les liber-tés publiques à l'heure du quadrillage numérique généralisé. Mieux: voir Emmanuel Macron, chantre de la responsabilité individuelle face au travail ou aux retraites (dont il va poursuivre la réforme avant la fin de son mandat), se comporter en gendarme sanitaire en chef prouve combien ce jeune président a dérivé, et échoué à mettre ses actes en conformité avec sa pensée, elle aussi libérale. Dont acte.
Reste une réalité: laisser les non-vaccinés prendre en otage le bien-être collectif et la reprise, après tant de dizaines de milliards d'euros dépensés, y compris pour financer les tests PCR gratuits, n'aurait guère de sens.
Beaucoup se demandaient quand les Français commenceraient à rembourser le «quoi qu'il en coûte» des années 2020 et 2021. La réponse est venue à la veille de la Fête nationale: c'est maintenant. L'obligation vaccinale est le prix à payer pour cette solidarité dont les Français s'enorgueillissent. Sans en réaliser le coût.
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