La nouvelle ne devrait pas laisser Greta Thunberg insensible : le champion mondial de la livraison express a passé commande à Eviation de 12 avions cargos électriques et destinés à la livraison.

Si vous lisez Détours depuis au moins 2019, ce qui suit ne sera pas une surprise : à l'époque, l'entreprise DHL annonçait un gigantesque plan nommé “le dernier kilomètre propre”, avec pas moins de 10 000 utilitaires électriques livrant dans plusieurs capitales européennes, dont Berlin, Amsterdam et Vienne.

Alice à hélices. Deux ans plus tard, le leader mondial du transport express international semble vouloir encore accélérer, mais sans polluer. C'est le sens de l'annonce faite début août par l'entreprise allemande qui souhaite tester la possibilité d'avions électriques pour ses transferts de marchandises sur les longues distances. Pour cela, il y aura “Alice”, nom du modèle présenté au salon du Bourget en 2019 par Eviation, et qui doit à terme être capable de transporter 1200 kilos de colis sur une distance de 815 kilomètres, le tout sans polluer, évidemment. Douze modèles ont été commandés par DHL.

https://twitter.com/EviationAero/status … 072264204?

Maximum 30 minutes pour la recharge. Là où le modèle conçu par Eviation est vraiment novateur, c'est sur le temps de recharge, estimé à une demi-heure maximum. Un timing ultra court permettant de “faire le plein” d'électricité pendant les chargements et déchargements de colis.

Objectif 2024. Les aérophobes peuvent néanmoins se rassoir, les avions Alice ne seront pas livrés avant 2024. Ils représentent malgré tout une preuve concrète de la stratégie de décarbonation de DHL, qui a déjà prévu d'investir 7 milliards d'euros d'ici 2030 pour électrifier l'intégralité de sa flotte terrestre, puis finaliser le développement d'avions non thermiques, à grande échelle. “Nous croyons fermement en un avenir dans lequel les opérations logistiques ne produisent pas d'émissions” a déclaré John Pearson, PDG de DHL Express. On peut saluer cette initiative, mais on peut également espérer qu'un jour, de telles annonces considérées comme “révolutionnaires” deviennent la norme, dans tous les secteurs.