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Les leaders mondiaux du porno pourraient bientôt être bloqués en France. La cause ? Les opérateurs français ont laissé filtré trop de contenus à caractère pornographique à destination des mineurs.
1/3 des enfants de 12 ans.
PornHub est le leader mondial du porno, le site accueille 130 millions d'utilisateurs quotidiens. Un nombre conséquent qui comprend néanmoins certains mineurs. Ainsi en 2017, une enquête IFOP indiquait que 63 % des jeunes hommes de 13 à 17 ans avaient déjà navigué sur un site porno. Un an plus tard, en 2018, c'est un enfant français de 12 ans sur trois qui déclarait avoir déjà été exposé à de la pornographie en ligne, selon une enquête de l'institut OpinionWay.
Un accès à ces contenus trop simple et pas assez surveillé qui ont impliqué une modification de l'article 227-24 du Code pénal sur la loi qui encadre la diffusion et le commerce des contenus règlementés. C'était le 23 avril dernier. Désormais, le simple fait d'afficher un message qui demande à l'Internaute de confirmer sa majorité d'un simple clic n'est plus suffisant. Pourtant, rien n'a vraiment changé depuis.
Orange et SFR sur le banc des accusés.
Deux associations sont montées au créneau. E-Enfance ainsi que La voix de l'enfant ont décidé de porter plainte contre l'intégralité des fournisseurs d'accès français, coupables selon elles de ne pas bloquer les sites pour adultes, et de ne pas vérifier plus précisément l'âge de leurs visiteurs.
Orange, SFR, Bouygues Telecom ou Free devront donc passer devant la justice au Tribunal judiciaire de Paris le jeudi 9 septembre prochain afin de rendre des comptes sur les moyens engagés pour rendre les sites pour adultes inaccessibles aux mineurs. On sait que la loi française condamne à hauteur d'une infraction passible de trois ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende si ce n'est pas respecté.
Compte tenu de la peine encourue, nul doute que les opérateurs ciblés par la plainte tenteront de durcir leur surveillance des utilisateurs, en utilisant des moyens dissuasifs. (On se souvient de la rapidité avec laquelle YouTube a réagi en amont de l'article 13 de la directive européenne sur les droits d'auteurs. Les grandes plateformes préfèrent généralement agir en amont, afin d'éviter les amendes.)
Suite à cette plainte, SFR, Orange et Free pourraient demander la carte d'identité aux internautes se rendant sur les sites pornographiques, ou opter pour la reconnaissance faciale, de rigueur en Australie. Quelle que soit la méthode employée, cela pourrait avoir de grosses conséquences sur les fréquentations des sites pornographiques. En effet, si ces méthodes sont dissuasives pour les mineurs, elles peuvent également l'être pour des adultes, qui n'ont pas envie d'être aussi intensément surveillés quand ils se rendent sur un site porno.
OnlyFans et Tiktok surveillés.
Avec la démocratisation et l'accès à des applications comme Tiktok, les mineurs sont davantage exposés ( et de plus en plus jeunes ), à certains contenus pornographiques. En janvier dernier, le magazine Complément d'enquête diffusé sur France 2 avait montré les dérives de l'application sur le manque de surveillance face à certaines vidéos dans un documentaire baptisé "Tous toqués de tiktok !".
Cet été, c'est le site proposant des contenus exclusifs sur abonnement, OnlyFans qui a fait parlé de lui. Appelé aussi l' « Instagram du porno », le site avait annoncé jeudi 19 août sa décision de bannir « tout contenu sexuellement explicite » à partir du mois d'octobre, puis est finalement revenu sur sa décision il y a quelques jours, au grand dam des associations pour la protection des mineurs. Car comme pour YouPorn, PornHub, xvideos ou encre Tukif, OnlyFans verrait passer quotidiennement des milliers de mineurs, ces derniers achetant et vendant du contenu intime sur le site, et ce, malgré l'assurance du contrôle de la politique de vérification d'âge de la plateforme.
Il y a donc encore beaucoup de chemin à faire de la part des acteurs du porno pour enrayer ce qui semble être un phénomène prenant de plus en plus d'ampleur.
Les mesures de blocage préconisées restent assez simples à contourner. Il suffit en effet de changer les DNS de sa connexion ou de passer par un VPN pour outrepasser ces limitations.
Du côté des sites concernés, en tout cas, la situation risque de devenir de plus en plus compliquée. D'autant que les outils de vérification de l'âge ne se marient pas spécialement bien avec la confidentialité des données.
On imagine sans peine que de nombreux Français et Françaises hésiteraient à montrer une copie de leur carte d'identité pour accéder à ces sites.
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