On dit souvent que le permis moto est plus difficile que le permis auto. Mais pour quelles raisons ? Est-ce vrai ?On fait le point.

Chaque permis a son lot de difficultés. Mais contrairement aux autres, le permis auto est le seul à se contenter d'une épreuve de conduite sur route dans la circulation. En effet, le permis moto, par exemple, contient d'autres épreuves plus ou moins difficiles et toutes aussi éliminatoires.

Une question de morphologie
Coluche disait : "La bonne longueur pour les jambes, c'est quand les pieds touchent par terre." Grand motard devant l'éternel, l'humoriste rappelait que la moto est avant toutes choses une affaire de morphologie.

En effet, il est impossible de régler la position du guidon ou encore la hauteur de selle. Il existe des exceptions qui offrent deux hauteurs au choix mais ces modèles sont rares.

À noter toutefois que des éléments comme la selle ou le guidon sur certaines machines sont modifiables. Le hic, c'est que les apprentis motards devront passer leur permis sur des deux-roues "standards".

Il y a aussi le problème des petites mains qui n'arrivent pas à atteindre les leviers de frein et d'embrayage.

Bref, il est impératif de s'adapter à la moto.

Pour vous rendre la tâche un peu plus facile, vous pouvez vérifier quels sont les modèles d'apprentissage proposés par la moto-école. Certains sont plus bas et plus légers que les autres. Parfois, cela change tout et les difficultés s'envolent.

L'épreuve de la piste avant de prendre la route
Outre l'ergonomie de la machine plus ou moins en adéquation avec la morphologie du pilote, il reste une chose que le candidat au permis auto n'aura pas, c'est le fameux plateau.

Cette épreuve éliminatoire se passe avant celle de la traditionnelle conduite sur route.

Pour la moto ou le scooter, il faut maîtriser son véhicule dans des séries de manœuvres : les freins avant (main droite) et arrière (pied droit) qui se gèrent séparément, le passage des vitesses séquentielles (pied gauche), l'embrayage (main gauche) et l'équilibre à faible allure ne sont pas aussi simples qu'il n'y paraît.

Des manœuvres à basse vitesse sanctionnent la maniabilité et l'anticipation, puis des manœuvres à plus haute vitesse valident la mise en pratique d'un freinage d'urgence ou d'un évitement par exemple.

À une vitesse précise et imposée, ces manœuvres sont irréalisables sans maîtrise de ce qu'on a appris à la moto-école.

Ce type d'exercices est loin d'être évident. Surtout si votre seule expérience du deux-roues est le vélo de votre enfance.

Anticipation, coordination des gestes et réactions de la moto sont autant de paramètres qui peuvent vous coûter le permis avant même de prendre la route pour l'épreuve de la conduite qui est souvent vue comme la plus facile.

La combinaison de ces éléments fait que le permis A peut s'avérer plus difficile que le permis auto. Ce dernier est d'ailleurs le seul à se contenter d'une épreuve de conduite dans la circulation sans maîtrise d'une situation d'urgence.

Certains professionnels suggèrent même de faire une fois dans sa vie quelques kilomètres en passager sur d'autres véhicules pour se rendre compte de la perception de la route en auto, à moto et à bord d'un camion.

Quoi qu'il en soit, à moto ou en auto, il existe des stages de perfectionnement pour apprendre à gérer les situations d'urgence. Si rien n'est obligatoire, cela peut être salvateur.