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Deux jours : c'est le temps qui reste selon Hurricane Electric avant qu'il n'y ait plus d'adresses IPv4 disponibles. Un chronomètre dont nous avions parlé il y a environ trois mois, quand il restait 102 jours. Un timing qui, finalement, s'avère plus ou moins exact, puisque l'IANA (Internet Assigned Numbers Authority) puise déjà dans le dernier bloc disponible.
L'IANA (Internet Assigned Numbers Authority), est une entité faisant partie de l'ICANN (Internet Corporation for Names and Numbers). Elle est responsable de l'octroi des adresses IP, mais pas de n'importe quelle manière. Elle donne en effet des groupes, désignés par « /8 », qui contiennent 16 777 216 adresses. Ces groupes, ou blocs, sont fournis aux cinq zones régionales (découpage mondial), au sein desquelles les fournisseurs d'accès distribuent ensuite les adresses IP. Or, 13 groupes ont été consommés en 2009 sur les 34 qui restaient fin 2008.
Mais entre la théorie et la pratique, il existe parfois de grands écarts. Toutes les adresses IPv4 ne sont pas disponibles, car de grandes plages ont été réservées par des sociétés, des universités et différentes structures, certains ayant hérité de dizaines, voire de centaines de milliers d'adresses. Quelle que soit les vraies raisons derrière l'épuisement de la réserve, rien ne peut empêcher ce dernier, à part quelques mesures pour mitiger les effets. Car une chose est claire : sans adresse, il est impossible d'accéder à Internet.
Seule réelle solution : l'IPv6. Ce n'est pas une nouveauté, mais il n'y a cette fois plus de doute : mainte fois repoussée, la migration entre dans une phase déterminante et les prochains mois vont être cruciaux. Lorenzo Colitti, ingénieur chez Google, s'est exprimé ainsi à l'AFP : « Le grand réservoir qui distribue les adresses va être à sec dans les semaines qui viennent. En un sens, on fonce dans le mur. Il faut faire quelque chose, et (le nouveau standard) IPv6 est la seule solution réelle à long terme ». Et pour cause : mille milliards de personnes pourraient posséder chacune mille milliards IP.
Il explique ensuite les dangers des solutions qui vont mitiger le problème, notamment le partage d'adresses IPv4 entre plusieurs personnes : « Si mon voisin figure sur une liste noire, ce sera aussi mon cas ». On imagine les situations « amusantes » que cela pourrait donner en France, notamment avec notre Hadopi qui pourrait rencontrer une difficulté supplémentaire sur l'identification IP.
Pourtant, de grands travaux se préparent pour le passage à IPv6. Par exemple, le World IPv6 Day, réunit de grandes sociétés pour un test de diffusion des données à très large échelle pendant 24 heures, le 8 juin. On y retrouve notamment Google, Facebook, Yahoo!, Akamai ou encore Limelight Networks.
Dans tous les cas, et même si la situation presse, une migration totale vers IPv6 prendra des années. Les équipements devront changer, jusqu'à certains routeurs stratégiques de l'infrastructure globale Internet, et essentiellement dans les foyers. Les vieux ordinateurs et les vieux systèmes d'exploitation, comme Windows XP sans aucun Service Pack, causeront également un problème car ils ne seront pas compatibles.
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