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Les mois défilent et Jeff Bezos et Amazon, leader du e-commerce dans le monde, enchaînent les gros titres. Entre les déboires entourant Amazon et les projets futuristes de son fondateur, la firme américaine ne manque pas d'actualité. Mais récemment, Amazon a dû essuyer une vive vague de critiques après la publication de documents fuités révélant la censure de certains mots dans son application maison.
"Big brother is watching you."
Publié en 1949, 1984 de George Orwell dépeint une société post-nucléaire en proie à un régime totalitaire inspiré du stalinisme et du nazisme. La liberté d'expression n'est alors qu'un lointain souvenir et ses concitoyens sont surveillés par un certain Big Brother, en antagoniste qui scrute leurs moindres faits et gestes. Et malheureusement, ce roman dystopique et d'anticipation n'entrevoit que trop bien la voie entreprise par certains pans de notre société actuelle. La preuve en est du côté d'Amazon avec des documents internes obtenus par le média The Intercept.
Selon ces documents, Amazon bloquera et signalera les messages des employés concernés publiés sur une application de messagerie interne qui utiliseront certains mots spécifiques. Une censure automatique qui interviendrait sur des termes liés aux syndicats, au bien-être sur son lieu de travail ou encore à la paye :
Barbara M. Agrait, porte-parole d'Amazon a écrit :
Nos équipes réfléchissent toujours à de nouvelles façons d'aider les employés à s'engager les uns envers les autres. Ce programme particulier n'a pas encore été approuvé et peut changer de manière significative ou même ne jamais être lancé du tout.
Des documents qui font écho à une décision d'Amazon de novembre 2021, suite à laquelle la firme convoquait une réunion de haut vol au cours de laquelle les cadres supérieurs se sont entretenus sur la création d'un programme interne de médias sociaux. Un système qui permettrait aux employés de revenir sur les performances de leurs collègues avec des messages appelés "Shout-Outs".
Des projets qui apparaissent quelques jours seulement après la création du premier syndicat d'Amazon par les employés du centre de Staten Island, à New York. Dans le but de créer une "atmosphère positive", Amazon semble prêt à censurer ses employés. Ci-dessous la liste des termes censurés :
I hate (je déteste)
Union (syndicat)
Fire (renvoi)
Terminated (résilié)
Compensation (compensation)
Pay Raise (augmentation de salaire)
Bullying (intimidation)
Harassment (harcèlement)
I don't care (je m'en fiche)
Rude (malpoli)
This is concerning (c'est inquiétant)
Stupid (stupide)
This is dumb (c'est débile)
Prison (prison)
Threat (menace)
Petition (pétition)
Grievance (grief)
Injustice (injustice)
Diversity (diversité)
Ethics (éthique)
Fairness (équité)
Accessibility (accessibilité)
Vaccine (vaccin)
Senior Ops (opérateurs séniors)
Living Wage (salaire décent)
Representation (représentation)
Unfair (injuste)
Favoritism (favoritisme)
Rate (taux)
TOT
Unite/unity (s'unir)
Plantation (plantation)
Slave (esclave)
Slave labor (travail forcé)
Master (maître)
Concerned (inquiet)
Freedom (liberté)
Restrooms (toilettes)
Robots (robots)
Trash (poubelle)
Committee (comité)
Coalition (coalition)
Selon ces documents, Amazon aurait donc envisagé la censure de mots comme "liberté", "injustice", "harcèlement" et même "toilettes". Ce n'est pas la première fois que le géant du e-commerce est mis à mal pour des pratiques douteuses vis à vis de ses employés. Et alors que, pour la première fois, des employés sont parvenus à se syndiquer, Amazon ne semble pas prêt à populariser cet exploit.
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