Voilà plusieurs années que les jeux vidéo sont pointés du doigt pour divers maux de la société. Hausse des divorces et de la violence, dépression et anxiété, amour inter-espèces et sexualité débridée, les jeux vidéo ont été accusés de bien des problèmes. Pour tenter de valider, ou démentir, ces accusations, des chercheurs mènent régulièrement des études sur le sujet. Et dernièrement, voilà qu'une nouvelle étude nous permet de mieux comprendre en quoi les jeux vidéo sont bénéfiques pour notre corps.

Les jeux vidéo, grand maux du 21e siècle.

En quelques décennies, le jeu vidéo a évolué drastiquement. Le passage de la 2D à la 3D fut certainement le plus marquant, alors que les jeux d'aujourd'hui tentent de se rapprocher, doucement mais surement, du photoréalisme. Des prouesses technologiques permises par des consoles et composants PC toujours plus puissants, qui continuent d'être particulièrement convoités. Au fil des années, les jeux vidéo se sont implantés de plus en plus durablement dans notre quotidien. Désormais accessibles depuis nos smartphones ou consoles portables, les jeux vidéo sont en mesure de nous suivre partout.

Le nombre de joueurs a explosé, avec plus de 3,2 milliards de joueurs à travers le monde, à en croire les derniers recensements. Un secteur en pleine expansion qui possède son lot de détracteurs. Et pour cause, ce média, qui comporte aussi bien des joueurs occasionnels que des hardcores gamers, peut arquer les sourcils des moins initiés. Désormais particulièrement populaire chez les plus jeunes, le jeu vidéo est régulièrement pointé du doigt par des médias, politiques et autres détracteurs moins renseignés, qui lui attribuent des dérives sans fondement. Bien que sa consommation ne doit pas être excessive, le jeu vidéo se montre bénéfique pour notre cerveau.

Une corrélation entre jeux vidéo et bénéfices sur notre corps.

Dans une étude publiée récemment dans Neuroimage : Reports, des chercheurs de la Georgia State University ont comparé des données obtenus chez des personnes qui jouaient à des jeux vidéo, et chez d'autres qui n'y jouaient pas. Au fil de leurs analyses, les chercheurs se sont rendus compte que les jeux vidéo permettaient d'obtenir des compétences supérieures en matière de prises de décision sensorimotrice, ainsi qu'une activité accrue dans des régions clefs du cerveau. Les jeux vidéo pourraient même être un outil utile pour les formations à la prise de décision perceptive.

Pour leur étude, les chercheurs se sont servis d'une imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf). Une technologie légèrement différente de l'IRM classique, qui utilise la différence entre la proportion d'eau et de graisse des différents tissus du cerveau pour construire une image 3D, quand l'IRMf capture un signal qui dépend de la proportion d'oxygène dans le sang. Pour le bien de cette étude, 47 participants d'âge universitaire, dont 28 ont été classés comme joueurs réguliers, 19 comme non-joueurs, se sont prêtés à l'exercice.

"L'écrasante majorité de nos jeunes jouent à des jeux vidéo plus de trois heures par semaine, mais les effets bénéfiques sur les capacités de prise de décision et sur le cerveau ne sont pas exactement connus", explique  Mukesh Dhamala, chercheur principal de l'étude et professeur associé au département de physique et d'astronomie de l'Etat de Géorgie et à l'Institut des neurosciences de l'université.

"Notre travail apporte quelques réponses à ce sujet", continue-t-il. "Le jeu vidéo peut effectivement être utilisé pour l'entraînement - par exemple, l'entraînement à l'efficacité de la prise de décision et les interventions thérapeutiques - une fois que les réseaux cérébraux pertinents sont identifiés."

Les sujets étaient allongés à l'intérieur d'une machine à IRM avec un miroir qui leur permettait de voir un indice immédiatement suivi d'un affichage de points en mouvement. On a demandé aux participants d'appuyer sur un bouton de leur main droite ou gauche pour indiquer la direction dans laquelle les points se déplaçaient, ou de ne pas appuyer sur l'un ou l'autre bouton s'il n'y avait pas de mouvement directionnel. Selon les résultats d'étude, les joueurs de jeux vidéo étaient plus rapides et plus précis dans leurs réponses. De plus, l'analyse des scanners cérébraux a révélé que les différences étaient corrélées à une activité accrue dans certaines parties du cerveau.

"Ces résultats indiquent que les jeux vidéo peuvent renforcer plusieurs des sous-processus de sensation, de perception et de mise en correspondance avec l'action afin d'améliorer les capacités de prise de décision", expliquent les auteurs de l'étude. "Ces résultats commencent à éclairer la façon dont le jeu vidéo modifie le cerveau afin d'améliorer la performance de la tâche et leurs implications potentielles pour augmenter l'activité spécifique à la tâche."

De plus, les résultats ont prouvé qu'il n'y avait pas eu de compromis entre la vitesse et la précision de la réponse, avec des résultats supérieurs dans les deux mesures pour les joueurs de jeux vidéo. "Cette absence de compromis entre la vitesse et la précision des réponses indique que le jeu vidéo est un bon candidat pour l'entraînement cognitif en ce qui concerne la prise de décision", concluent-ils.