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Décidément, aux États-Unis, on peut être poursuivi pour tout et n'importe quoi. Récemment, deux fans de la comédienne Ana de Armas viennent d'intenter un procès à Universal Pictures à cause d'une bande-annonce mensongère. En effet, alors que la jeune comédienne est présente dans la bande-annonce du film Yesterday, elle a été coupée du montage final. Une décision qui a attristé les deux fans qui ont porté plainte contre Universal pour "bande-annonce mensongère".
C'est quoi Yesterday ?
Yesterday est le dernier film en date de Danny Boyle. En 2019, le réalisateur de 28 jours plus tard, Sunshine ou encore Trainspotting dévoile son nouveau film : Yesterday. Porté par Himesh Patel et Lily James, le récit raconte, comment, après une coupure de courant, tout le monde oublie l'existence des Beatles. C'est comme si le groupe anglais de pop rock n'avait jamais existé. Le seul à s'en rappeler c'est Jack Malik. Ce dernier est un auteur compositeur qui peine à percer. Il décide alors de recréer de mémoire les partitions des Beatles pour obtenir leur notoriété à leur place dans le milieu de la musique.
Yesterday a rencontré des critiques majoritairement positives. Côté box-office, pour un budget de 26 millions de dollars, le film en a rapporté plus de 154 millions. Pourtant, récemment, Yesterday s'est retrouvé au milieu d'une affaire étonnante. En effet, deux fans viennent de porter plainte contre Universal (qui produit le film) pour une raison inédite.
Bande-annonce mensongère.
C'est un événement sans précédent. C'est une situation autant aberrante que dangereuse. En effet, récemment, deux spectateurs ont porté plainte contre Universal Pictures. La raison ? La comédienne Ana de Armas, présente dans la première bande-annonce du film, a été finalement coupée du montage final. Ce qui n'a visiblement pas plu aux deux fans de l'actrice de 34 ans. Ce dépôt de plainte a finalement été accepté et va être porté devant les tribunaux. Il y a quelques jours, le juge fédéral Stephen Wilson a en effet statué en faveur des deux spectateurs. Selon Variety, le juge estime qu'une bande-annonce est considérée comme une publicité, et que, dans ce cas, elle ne peut colporter des informations mensongères. De quoi inquiéter Hollywood et l'industrie cinématographique dans son ensemble.
Les deux fans ont eu gain de cause en alléguant qu'ils ont loué le film Yesterday parce que Ana de Armas devait y figurer. Voici la déclaration des avocats des plaignants :
Les plaignants portent plainte puisque la bande-annonce de Yesterday promettait aux consommateurs un film avec Ana De Armas, mais les plaignants n'ont pas vu une quelconque apparition d'Ana De Armas. Or, les consommateurs n'ont reçu aucun dédommagement pour leur achat.
À ce stade, Universal souhaitait rejeter ce procès, affirmant que les bandes annonces ont droit à une large protection en vertu du premier amendement qui défend la liberté d'expression. Les avocats du studio ont fait valoir qu'une bande-annonce est une "œuvre artistique et créative" qui raconte une histoire à part entière. Et dans ce sens, elles doivent être considérées comme un discours "non commercial".
Pourtant, ce jeudi, le juge a rejeté cet argument. Stephen Wilson a conclu qu'une bande-annonce est un discours à but commercial. Et de ce fait, elle doit être soumise à la loi californienne sur la publicité mensongère et à la loi sur la concurrence déloyale. Un procès aura donc bien lieu ! Voici les arguments du juge Stephen Wilson, traduits par Première :
Universal a raison de dire que les bandes-annonces impliquent une certaine créativité et une certaine discrétion éditoriale, mais cette créativité ne l'emporte pas sur la nature commerciale d'une bande-annonce. À la base, une bande-annonce est une publicité conçue pour vendre un film en offrant aux consommateurs un aperçu du film.
Universal ne lâche rien !
Universal ne veut rien lâcher. Le studio argue, à raison, que cela fait des décennies que les bandes annonces proposent des plans, des scènes, voir des séquences entières qui ne sont finalement pas dans le montage final du film. Par exemple, c'est une méthode souvent utilisée par Marvel Studios qui propose des plans différents entre ses bandes annonces et ses films pour dissimuler un spoiler ou un élément important de l'intrigue.
Ce procès est inquiétant pour les studios américains et plus largement pour l'industrie cinématographique. Cette nouvelle jurisprudence, qui pourrait s'appeler Yesterday en référence au film de Danny Boyle, va ouvrir la porte à un défilé de poursuites judiciaires de la part de fans mécontents ou opportunistes. Universal s'inquiète notamment de voir une horde de spectateurs attaquer les différents studios sur leurs bandes annonces plus ou moins fidèles au montage final :
Selon le raisonnement des plaignants, une bande-annonce pourrait potentiellement être soumise à litige, chaque fois qu'un spectateur prétendrait être déçu de savoir si et combien de personnes ou de scènes qu'il a vues dans la bande-annonce sont bien dans le film au bout du compte. Ou juste si le film s'inscrit bien dans le genre auquel ils prétendaient s'attendre etc...
Le juge Wilson ne l'entend pas de cette oreille et affirme que :
La décision de la Cour se limite aux représentations indiquant si une actrice ou une scène est dans le film, et rien d'autre.
Ce dernier estime donc que l'absence de Ana de Armas dans Yesterday est une raison suffisante pour la déception des fans, qui peuvent donc se plaindre en toute légitimité. Une affaire sans précédent qui va donc obliger les studios à faire plus attention à leurs trailers et bandes annonces. Dorénavant, les scènes et les acteurs présents dans une bande-annonce devront figurer dans le film présenté au public. À l'heure actuelle, les plaignants réclament la somme hallucinante de 5 millions de dollars en dommages et intérêts.
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