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Universal Music, filiale du Français Vivendi et plus grande major musicale du monde, pourrait bien acquérir bientôt son rival anglais EMI selon LA Times. Ce dernier est la quatrième major du globe et est la propriété de Citigroup, une société spécialisée dans la finance et l'investissement. Selon Zonebourse.com, EMI a entamé un processus « d'exploration et d'évaluation du potentiel des différentes alternatives stratégiques » et la société serait encore lourdement endettée. En somme, EMI cherche un repreneur, et Universal Music pourrait être l'un d'eux.
Perclus de dettes depuis des années, EMI change de mains très régulièrement. Cette future transaction ne serait donc pas une grande surprise. Cependant, la maison de disques anglaise finissait généralement auprès de grands groupes d'investisseurs ou de milliardaires. Mais si Universal venait à croquer EMI, la face du secteur musical, en « crise » depuis le début des années 2000, changerait du tout au tout.
En effet, Universal Music détient aux États-Unis plus de 30 % du marché, contre 28 % environ pour Sony Music, 20 % pour Warner Music, 10 % pour EMI et 11 % pour les maisons indépendantes. Dans le monde, les indépendants sont un peu plus forts, mais les pourcentages sont peu ou prou similaires. Si Universal venait à croquer EMI, la filiale du Français occuperait donc 40 % du marché, qui se retrouverait donc avec seulement trois majors.
Quand un géant devient un ogre.
Ces dernières années, le marché s'est déjà resserré, avec notamment le rachat de l'Allemand BMG. Et les grands du milieu changent régulièrement de main. Le plus récent cas est Warner Music, racheté le mois dernier pour 3,3 milliards de $ par Access Industries, une holding d'un milliardaire russo-américain nommé Len Blavatnik. Une somme qui donne néanmoins espoir à EMI quant à sa future vente.
Reste que si Universal venait à mettre la main sur EMI, les autorités de la concurrence des États-Unis, d'Europe et du Japon n'accepteront pas cela si simplement. Il est ainsi quasi sûr qu'Universal Music devra céder une partie d'EMI à ses concurrents, afin d'équilibrer un marché déjà déséquilibré.
Moins de concurrence, mais ...
Un marché à trois (hors indépendants) aura quoi qu'il en soit un avantage non négligeable : cela facilitera le travail des sociétés du Web. Ces dernières doivent en effet négocier avec chaque maison de disques lorsqu'elles souhaitent se lancer dans le marché. C'est par exemple le cas de Spotify, qui pourrait se lancer outre-Atlantique dès cet été et qui a déjà scellé des partenariats avec toutes les majors US (sauf Warner Music). Et Deezer suivra Spotify tôt ou tard, tout du moins s'il règle ses problèmes avec Universal...
De l'autre côté, le pouvoir de négociation d'Universal Music n'en sera que plus grand. Ce qui pourrait par contre être un gros problème pour Apple, Amazon, Google, Spotify, Deezer, et toutes les sociétés du secteur dépendantes du gigantesque catalogue de la major ...
Le rachat d'EMI par Universal Music n'est de toute façon pas fait et rien n'empêche un groupe d'investissement de mettre la main sur la société britannique.
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