Si l'on connaît quasi exclusivement la société américaine pour son règne sur le monde du streaming, la VOD n'est pourtant pas le seul secteur d'activité de Netflix. En effet, l'entreprise, qui s'est peu à peu imposée sur le marché depuis les années 2000 - en devenant un acteur incontournable -, a pris une lourde décision quant à son avenir.

Un fond de commerce méconnu.

Les fins connaisseurs ne seront pas sans l'ignorer, mais la plupart des gens ne sont probablement pas au fait de ce service Netflix. Pourtant, la société propose, et ce, depuis 1998, la location de DVD sur le territoire nord-américain. Cette dernière a la particularité de s'effectuer par voie postale ! Une pratique pour le moins old-school qui, si elle reste relativement méconnue en France - sans doute parce qu'elle n'y a jamais été disponible -, a fait le bonheur de millions d'abonnés mensuels. Ces derniers recevaient ainsi les longs-métrages commandés directement chez eux !

Dans un communiqué, Ted Sarandos, l'un des deux dirigeants de la société suite à la mise en retrait de Reed Hastings, annonce donc la fin de cette pratique. Ce dernier explique que Netflix a avant tout à cœur de proposer la meilleure expérience possible à ceux qui lui font confiance. Justement, le service de location connaît actuellement un déclin : voilà pourquoi il affirme vouloir y mettre un terme avec la tête haute, tant que la chose est possible. Ainsi, le 29 septembre prochain marquera l'envoi des derniers films en location de la compagnie au logo rouge. Un tel choix, s'il reste déplorable pour certains, ne peut que se comprendre : le DVD a été peu à peu supplanté par la VOD, menant à une perte d'abonnés à ce service dédié, qui impacte forcément l'entreprise de manière financière. Dorénavant, la mère des plateformes proposera donc exclusivement ses services de streaming - qu'elle tient d'ailleurs à réguler de plus en plus fermement.

Des chiffres ahurissants.

Si la location de DVD par courrier ne sera bientôt plus disponible, force est de reconnaître qu'elle a connu de longues et belles années. En effet, plus de 5,2 milliards de films ont été envoyés par l'entreprise depuis la mise à disposition du service, en 1998, à destination de dizaines de millions d'abonnés. Pour l'anecdote, le tout premier long-métrage a avoir été posté n'était autre que Beetlejuice, comédie dramatique fantastique signée Tim Burton et sortie dix ans avant le lancement des locations. De son côté, le drame sportif The Blind Side, proposant une plongée dans l'univers du football américain, s'inscrit comme l'œuvre la plus demandée par les abonnés au fil des ans.

Son activité de location aurait pu conduire Netflix sur un tout autre chemin que celui qu'on lui connaît aujourd'hui. En effet, Numerama rappelle que l'un des fondateurs, Marc Randolph, s'était épanché via son compte Twitter sur ce qui aurait pu advenir. Selon lui, à l'aube du nouveau millénaire, l'entreprise, croulant sous les dettes, a failli s'associer à Blockbuster, célèbre vidéoclub de l'époque. La location de DVD rapportait alors beaucoup d'argent, mais Randolph se rappelle leur réflexion de l'époque.

On s'était dit que l'on avait un trou de 50 millions de dollars... alors faisons comme ça !

Seulement, les deux entreprises n'ont finalement pas réussi à trouver un accord. Netflix a, contre toute attente, réussi à sortir la tête de l'eau. De fait, l'homme d'affaires profite de ses explications pour envoyer un petit tacle à Blockbuster.

Aujourd'hui, la société que Blockbuster aurait pu acheter en 2000 pour 50 millions de dollars a une capitalisation boursière de plus de 150 milliards de dollars...