Invité par les organisateurs de Beyond Fest, un festival célébrant le septième art à Los Angeles, le réalisateur américain James Cameron est revenu sur une mésaventure qui aurait pu lui coûter la vie.

Un projet culte.

Si Cameron est indissociable de la tragique histoire du Titanic, ce n'est toutefois pas sur le plateau du naufrage qu'il a failli se noyer. Cette affaire au dénouement fort heureusement positif a, au contraire, pris place sur le set du long-métrage Abyss. Sorti en 1989, le film a pour point de départ les déboires du Montana, un sous-marin nucléaire touché par un objet non identifié. L'engin s'échoue près d'une faille, à des centaines de mètres de la surface. Afin de pouvoir accéder à l'épave, la marine utilise Deepcore, une plate-forme pétrolière expérimentale. Plusieurs techniciens, accompagnés de sauveteurs, font alors route vers les profondeurs marines, en direction du Montana.

Salué par la critique, ce film exigeant - il dure tout de même 2h45 - est le fruit d'un pari fou du cinéaste. En effet, ce dernier avait pour but de tourner "le film sous-marin le plus ambitieux de l'histoire". En ce sens, 40% des séquences ont bel et bien été filmées sous l'eau ! C'est justement durant l'un de ces moments immergés que Cameron a bien failli y passer. Point de contexte : le réalisateur commence par évoquer les différents systèmes mis en place afin de garantir la sécurité du casting et de l'équipe technique. Il mentionne ainsi les "anges", à savoir un grand nombre de plongeurs, missionnés pour garder un œil sur chaque membre du tournage présent sous l'eau.

Un quiproquo quasi mortel.

Ce jour-là, l'équipe travaille à dix mètres de profondeur. Cameron confie porter des poids au niveau des pieds et de la taille, afin de pouvoir manier la caméra comme bon lui semble. Alors que ses petits camarades installent les lumières, il réalise que sa bonbonne ne contient plus d'air. Il tente alors de prévenir Al Giddings, son chef opérateur, mais ce dernier, de dos, ne l'entend pas. En même temps, le cinéaste révèle que son collaborateur avait eu un accident de plongée quelque temps auparavant, qui avait eu pour effet de lui éclater les tympans. Si James Cameron parvient à retirer l'équipement défectueux, il n'est pas pour autant sorti d'affaire. L'un des anges évoqué plus haut remarque son manège et nage à toute vitesse vers lui, avant de lui mettre un régulateur dans la bouche. Malheureusement, il ne vérifie pas bien l'objet, qui est, lui aussi, perméable.

Je le purge calmement et prend une profonde respiration... d'eau.

Le temps commence à manquer à la star, d'autant que les anges ont pour mission de ne pas laisser leurs protégés remonter seuls, et ce, pour éviter l'embolie pulmonaire. En plongeur aguerri, Cameron "sait ce qu'il fait", mais il lui est impossible d'expliquer la situation à son interlocuteur, qui refuse de le lâcher. Il tente alors le tout pour le tout !

Je l'ai frappé au visage avant de remonter et, par conséquent, j'ai survécu.

Si l'on imagine sans mal la surprise du plongeur de sécurité molesté, le geste de l'Américain lui a permis d'être là aujourd'hui...