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El Roslino
Un adolescent de 16 ans a été interpellé mardi par la DGSI en Seine-et-Marne. Avec un jeune homme d'origine tchétchène écroué le 11 juillet, ils sont soupçonnés d'avoir projeté le meurtre de personnes ayant, selon eux, commis un blasphème. Dont un commerçant.
Un adolescent de 16 ans, originaire de Seine-et-Marne, a été placé en garde à vue mardi par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
C'est une nouvelle opération qui témoigne du haut niveau de la menace terroriste en France. Avec, encore une fois, des suspects très jeunes et, pour certains, issus de la mouvance caucasienne. Quatre jours après l'attentat au lycée Gambetta d'Arras (Pas-de-Calais), les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont placé en garde à vue un adolescent de 16 ans radicalisé, dans le cadre d'une enquête portant sur un projet d'action violente. Interpellé mardi à son domicile en Seine-et-Marne, ce mineur était en contact étroit avec Romain T., jeune homme de 18 ans d'origine tchétchène déjà incarcéré.
Avec un troisième complice présumé, les deux suspects auraient projeté un attentat visant des cibles ayant, selon eux, commis des blasphèmes contre l'islam. C'est Romain T. qui est soupçonné d'être à l'origine de ce plan mortifère, après avoir entendu un commerçant parler en des termes jugés offensants de sa religion. Outre cet homme, il aurait également projeté des actions punitives visant d'autres personnes qualifiées de « mécréantes ».
Arrêté discrètement cet été par la DGSI dans les Hauts-de-Seine, Romain T. a été mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et placé en détention provisoire le 11 juillet. Il était en correspondance avec de nombreuses personnes issues de la mouvance islamiste suivies par la DGSI, notamment des Tchétchènes. Romain T. est décrit comme « très radicalisé et très dangereux », avec un « goût prononcé pour la violence ». Il aurait déjà fait l'objet de signalements scolaires pour des menaces proférées contre des enseignants. Encore mineur, il avait également subi une garde à vue à la brigade criminelle de Paris en juin 2022, soupçonné de vouloir acquérir des armes, mesure levée sans suites judiciaires. Mais le jeune homme était depuis fiché S et suivi par la DGSI.
Le second suspect mis en examen jeudi
Le second suspect, encore adolescent, est quant à lui soupçonné d'avoir « fourni à Romain T. sur un groupe sur les réseaux sociaux des éléments permettant d'identifier un individu qui parlait mal de l'islam », selon une source proche des investigations. Les enquêteurs sont remontés jusqu'à ce mineur grâce à l'exploitation du téléphone de Romain T. L'adolescent a été présenté jeudi 19 octobre à un juge antiterroriste, mis examen et écroué à son tour, conformément aux réquisitions du parquet national antiterroriste. Trois suspects sont désormais poursuivis dans ce dossier. Les investigations n'ont pas encore mis en évidence, à ce stade, « d'allégeance claire » ces jeunes radicalisés à une organisation djihadiste tel que Daech ou Al-Qaïda.
Cette affaire n'est pas sans rappeler le meurtre de Samuel Paty devant son lycée de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) il y a trois ans, commis par Abdoullakh Anzorov, un jeune Russe d'origine tchétchène de 18 ans. Au nom du djihad armé, il s'était mis en quête de rechercher toutes personnes ayant, à ses yeux, offensé l'islam. C'est ainsi qu'il avait appris l'existence d'une polémique autour d'un enseignement dispensé par Samuel Paty, professeur d'histoire, sur les caricatures de Charlie Hebdo et la liberté d'expression et avait décidé de se rendre devant l'établissement de ce dernier pour l'assassiner.
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