Attaque mortelle au couteau à Paris: Converti à l'islam à 17 ans, l'assaillant présumé Armand R-M. se disait "radicalisé" puis "auto-déradicalisé"

L'attaque s'est déroulée non loin de la tour Eiffel samedi soir.

Le profil de l'auteur présumé de l'attaque au couteau qui a fait un mort et deux blessés à Paris samedi soir, commence à s'affiner.

Le jeune homme qui aurait attaqué des passants samedi soir près de la tour Eiffel à Paris, tuant un touriste allemand au moyen d'un couteau et blessant deux autres personnes avec un marteau avant d'être arrêté par la police, est actuellement garde à vue.

L'auteur présumé Armand R-M. s'est "intéressé" à l'islam en 2014, à l'âge de 17 ans, puis converti après avoir rencontré en 2015 un djihadiste, Maximilien T., par l'intermédiaire d'un site de graffitis, rapporte TF1/LCI. Étudiant en biologie à l'époque, il forme le projet de rejoindre le groupe État islamique en Irak ou en Syrie.

"Je ne suis plus musulman"
Interpellé en 2016, il est suivi par un psychologue qui estime que "son besoin de repères" a accéléré la radicalisation. "L'État islamique lui donnant notamment des critères directifs de son mode de vie", explique le professionnel.

Mais, peu de temps après son arrestation, le jeune Français d'origine iranienne assure s'être "radicalisé et auto-déradicalisé".

"Je ne suis plus musulman, explique-t-il devant le tribunal, mais je m'intéresse quand même à ce qu'il se passe là-bas". Les juges estiment néanmoins ce processus de déradicalisation comme "fragile". Confronté à ses contradictions, Armand R-M. en 2016, indique avoir "encore des idées noires", "l'attentat de Nice ne (lui) ayant pas déplu".

En lien avec l'assassin de Samuel Paty
Mais au printemps 2022, sa personnalité "très influençable", "très instable", suscite à nouveau des inquiétudes, selon une source citée par TF1/LCI.

On a appris ce dimanche, de source policière, que le suspect échangeait sur les réseaux sociaux avec plusieurs islamistes radicaux.

Parmi ses contacts, figuraient notamment Larossi Abballa, abattu après avoir tué un couple de policiers en 2016 à Magnanville, ainsi qu'Abel Kermiche, lui aussi abattu après l'attentat qui a ôté la vie à un prêtre dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray en 2016.

Le Centre d'analyse du terrorisme (CAT) a également précisé au Figaro que l'assaillant présumé était en lien avec Abdoullakh Anzorov, l'assassin de Samuel Paty, professeur tué le 16 octobre 2020 aux abords de son collège de Conflans-Sainte-Honorine.

"La France complice de ce que faisait Israël"
Après son interpellation samedi soir, il a déclaré aux policiers "qu'il en voulait à ce qu'il se passait à Gaza, que la France serait complice de ce que faisait Israël".

"Il aurait dit qu'il en avait marre de voir des musulmans mourir, tant en Afghanistan qu'en Palestine", a précisé le ministre de l'Intérieur. "L'actualité récente pourrait l'avoir fait décompenser", ajoute une source auprès de TF1/LCI.

Âgé de 26 ans et né le 21 mars 1997 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), Armand R-M. est fiché S pour radicalisme religieux. Il a passé 4 ans en prison et présente "des troubles psychiatriques très importants".

Ce dimanche, s​​​​​es parents se trouvent placés en garde à vue. En tout, trois personnes de l'entourage du suspect sont entendues par les enquêteurs du parquet national anti-terroriste.