En fin d'année dernière, nous vous avions révélé qu'un rayon cosmique surpuissant avait frappé la Terre, les scientifiques ne parvenant pas à déterminer la provenance exacte de ce phénomène encore inexplicable. Et si l'espace reste l'un des domaines qui fascine encore et toujours les chercheurs, il y a également un autre concept qui est lui aussi source de questionnement infini, et il s'agit bien évidemment du temps. Un concept qui peut parfois nous échapper, surtout lorsque de récentes études viennent bousculer nos croyances et nos idées préconçues en la matière.

Le temps s'écoule différemment dans le verre ?

Le temps est un concept qui a toujours intrigué l'être humain. Une notion qui parfois nous échappe, et qui est donc régulièrement au cœur de certaines œuvres de fiction. On pensera notamment au film Interstellar, le film de sci-fi désormais culte du célèbre Christopher Nolan, et plus récemment à la série Netflix Bodies, qui tend à nous montrer que le temps n'est peut-être pas aussi linéaire qu'on pourrait le croire.

Car en fonction du sujet observé, le temps peut se présenter d'une manière pour le moins inattendue. Cela est particulièrement le cas en physique, en notamment en ce qui concerne les concepts de réversibilité et d'irréversibilité en thermodynamique. Lorsque l'on parle de comportement irréversible, on fait alors référence à l'impossibilité pour un système thermodynamique de retrouver spontanément et de manière exacte son état immédiatement antérieur à une modification. Pour illustrer cela, on prend généralement l'exemple d'un morceau de verre qui se brise, et qui ne peut donc pas se reconstituer de lui-même.

Et justement en parlant du verre, des chercheurs ont récemment publié une nouvelle étude dans la revue Nature Physics, intitulée "Time reversibility during the ageing of materials" (litt. : la réversibilité temporelle lors du vieillissement des matériaux). Cette étude avait pour donc objectif d'en apprendre davantage sur les propriétés de certains matériaux à l'échelle moléculaire, et notamment sur le verre. Car comme l'explique Numerama, les scientifiques avaient auparavant déjà découvert que le verre disposait de sa propre horloge interne, ce qui signifie que le temps ne s'écoule pas de la même manière pour ce matériau que pour les êtres vivants.

Afin d'étudier cela, un groupe de physiciens a donc utilisé des faisceaux laser sur du verre, pour observer la manière dont la lumière est captée par les molécules et ainsi analyser les résultats obtenus. Ils ont ainsi été en capable de mesurer "le temps du matériau" (ou material time en anglais) du verre, constatant alors que ce dernier est constitué de "fluctuations de molécules qui peuvent être regardées de différents points de vue sans que cela n'ait d'impact sur la temporalité".

Une découverte qui met donc en avant la notion de réversibilité car, contrairement à une approche linéaire du temps, "les fluctuations moléculaires ne sont pas en ligne droite avec un début et une fin comme deux points fixes inamovibles". Un phénomène que l'on retrouve alors dans d'autres types de matériaux dits "désordonnés", comme le plastique par exemple.

Cependant, les physiciens précisent que "cela ne signifie pas que le vieillissement des matériaux peut être inversé", mais plutôt qu'il obéit à "son propre écoulement". Une découverte qui, si elle nous permet d'en apprendre un peu plus sur le concept de temps, "laisse [aussi] une montagne de questions sans réponses" selon Thomas Blochowicz, l'un des auteurs de l'étude.