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El Roslino
Porte-avions
Le groupe aéronaval, constitué autour du porte-avions (PA) Charles de Gaulle, est le vecteur majeur des missions de projection de puissance et de maîtrise de l'espace aéro-maritime menées par la Marine. Il participe aussi au recueil de renseignement et à la dissuasion nucléaire grâce à la capacité d'emport du missile aéroporté ASMP-A (air-sol moyenne porté amélioré) sur le Rafale Marine. Avec le groupe aéronaval, la France dispose d'un instrument politique et stratégique de premier plan. Alliant autonomie d'action, souplesse d'emploi, puissance, mobilité et endurance, le porte-avions constitue un instrument privilégié de la projection de puissance vers la terre et permet également de maîtriser les espaces aéromaritimes ou de défendre le territoire.
Ce groupe comprend le porte-avions avec son groupe aérien embarqué, des frégates spécialisées dans la lutte anti-sous-marine et dans la lutte anti-aérienne, un sous-marin nucléaire d'attaque et un bâtiment de ravitaillement. En fonction du niveau de la menace, cette composition peut être modifiée. Toutefois, le porte-avions ne peut être déployé en opération sans la présence à ses côtés d'un bâtiment de ravitaillement et de frégates.
Description
Grâce aux avions de chasse et de guet aérien, le porte-avions peut conduire l'attaque d'objectifs terrestres, de forces navales, d'assurer la couverture aérienne d'un théâtre d'opérations à terre ou en mer et soutenir les opérations à terre. Capable de parcourir jusqu'à 1000 kilomètres par jour et de durer en mer grâce à sa propulsion nucléaire, le porte-avions peut emporter quarante aéronefs du groupe aérien embarqué et un état-major de conduite des opérations, soit un total d'environ 2 000 marins.
Missions
Projection de puissance - Dissuasion - Supériorité aéromaritime - Gestion de crise
Équipement - Armement
2 catapultes à vapeur, 3 brins d'arrêt hydrauliques ;
Propulsion : 2 réacteurs nucléaires, 2 groupes turbo-réducteur ;
4 mitrailleuses de 12,7 mm ;
3 canons de 20 mm ;
2 systèmes surface-air antimissile SAAM (missiles Aster 15), 2 systèmes d'autodéfense rapprochée antiaérienne léger SADRAL (missile Mistral) ;
Radars : 2 de navigation, 1 de veille 3D, 1 de veille 2D longue portée, 1 de veille 2D moyenne portée, 1 de conduite de tir, 1 système de direction de combat, 1 système de brouillage radio / radar, 3 systèmes de veille optronique, 2 chaines IFF ;
Système de transmissions par satellite ;
5 embarcations rapides ;
Groupe aérien embarqué : 40 aéronefs (Rafale Marine, E-2C Hawkeye, hélicoptères dont Dauphin Pedro et Caïman Marine). Des ateliers aéronautiques capables de maintenir et réparer tous les aéronefs embarqués.
Caractéristiques
Longueur : 261,5 m
Largeur : 64,36 m
Déplacement : 42 000 tonnes
Vitesse : 27 nœuds
Équipage : 1900 marins dont 90 de l'état-major embarqué et 600 du groupe aérien embarqué
Historique
De quand datent les porte-avions ? Le premier décollage d'un avion en mer a eu lieu à titre expérimental en 1910 à bord du croiseur américain Birmingham. C'est un biplan Curtiss, piloté par Eugene Ely, qui a réalisé l'exploit. Le premier navire transformé en "porte-hydravions" est le croiseur auxiliaire Foudre en aout 1912. Au début de la première guerre mondiale, la Foudre mettait en œuvre des hydravions, utilisés pour la reconnaissance et comme éclaireurs. Ils n'étaient pas réellement armés, mais pouvaient participer aux réglages des tirs de grosses artilleries des cuirassés. Les Français ont vraiment été des pionniers dans ce domaine, comme dans celui de l'aéronavale, c'est-à-dire l'emploi d'avions en soutien des bateaux.
Pourquoi des porte-avions ? C'est la seconde guerre mondiale qui va démontrer l'importance tactique et stratégique du porte-avions. Jusque-là, le bateau amiral des marines est le cuirassé. Et puis surgit, du 3 au 6 juin 1942, la bataille de Midway, au milieu du Pacifique. Les Américains sont en mauvaise posture depuis Pearl Harbour. Les Japonais reprennent l'offensive. Elle est brisée par trois porte-avions US ( l'Enterprise, le Yorktown et le Hornet) qui envoient quatre porte-avions japonais par le fond.
C'est la première grande victoire alliée qui marque, en quelques semaines avant Guadalcanal, le commencement du reflux japonais. A compter du 6 juin 1942, le porte-avions est devenu la pièce maitresse des grandes marines. Les jours du cuirassé sont alors comptés.
La puissance militaire du porte-avions résulte de la qualité des avions embarqués : avions d'interception air-air, avions d'attaque contre les navires ou d'assaut au sol, avions de renseignement, avions de contrôle des opérations.
Pourquoi le porte-avions est-il si indispensable ? Le porte-avions donne au groupe naval sa puissance de frappe au sol par avions d'assaut, d'attaque en mer par les avions porteurs de missiles anti navires. Ses avions sont également les premiers défenseurs de la force navale face à des avions assaillants.
Le porte-avions est un aérodrome capable de se déplacer de 1 000 kilomètres par jour pendant des mois. Il dispose de deux pistes de décollage à l'avant (les catapultes), d'une piste d'atterrissage à l'arrière (avec les trois brins d'arrêt), d'un hangar où les mécaniciens et les électroniciens entretiennent et réparent les 40 aéronefs. Il dispose également de soutes contenant 600 tonnes de munitions, de citernes de stockage pour 3 200 tonnes de carburant pour avion, soit 2 semaines d'opérations aériennes intensives.
Dans l'histoire de la Marine française, combien y a-t-il eu de porte-avions ? La France a déjà eu huit porte-avions. Seuls les trois derniers d'entre eux ont été réalisés en France et conçus d'emblée comme des porte-avions.