La Chine menace de surtaxer le cognac, les producteurs tirent la sonnette d'alarme et appellent le gouvernement à agir

Le ministère chinois du Commerce a annoncé ce jeudi 29 août son intention de surtaxer le cognac européen à hauteur de plus de 30 %. Cependant, les droits de douane provisoires ne seront pas appliqués pour le moment. Une décision qui laisse les producteurs français dans l'incertitude.

Ce jeudi, Pékin a mis la filière du cognac en émoi en annonçant qu'elle pourrait imposer une surtaxe sur les exportations européennes de cette célèbre eau-de-vie. Accusant les producteurs de pratiquer des marges déloyales allant jusqu'à 39 %, le ministère chinois du Commerce (Mofcom) s'est déclaré en droit de prendre des mesures sévères à l'issue de son enquête antidumping rapporte Sud-Ouest.

Un appel au gouvernement

Cette annonce n'a pas manqué de secouer le secteur, provoquant une réaction immédiate des marchés financiers, où les actions des géants du cognac, tels que Pernod Ricard et Rémy Cointreau, ont brièvement augmenté.

Le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) a rapidement fait part de son incompréhension, rappelant la coopération totale des producteurs avec les autorités chinoises tout au long de l'enquête. "Nous avions démontré la transparence de nos pratiques", souligne le BNIC dans son communiqué, tout en exprimant sa crainte que les droits définitifs puissent atteindre en moyenne 34,8 %.

Face à cette situation délicate, les acteurs du secteur, y compris le BNIC, le Bureau national interprofessionnel de l'armagnac (BNIA) et la Fédération des exportateurs de vins et de spiritueux de France (FEVS), ont appelé à une réponse rapide des autorités françaises et européennes. Ils insistent sur le fait que cette affaire, qu'ils jugent hautement politique, doit être résolue dans les plus brefs délais pour éviter des répercussions graves sur la filière.