Le réalisateur de Megalopolis Francis Ford Coppola attaque en justice ce grand média américain pour diffamation. Celui à qui l'on doit Le Parrain ou Apocalypse Now entend bien laver son nom et se réputation.

Megalopolis, Coppola et les polémiques.

Quelle fin de carrière pour Francis Ford Coppola ! Le réalisateur de la trilogie Le Parrain et d'Apocalypse Now ne s'attendait certainement pas à se retrouver au coeur de plusieurs polémiques, suite au tournage de son film Megalopolis. Après un financement compliqué, il y a eu des critiques très acerbes après une première projection destinée à la presse. Puis cette bande-annonce qui a fait jaser. Depuis retirée de la Toile par Lionsgate, le trailer débute par des critiques de journalistes détournées afin de mettre en avant le génie incompris du réalisateur et ses œuvres cultes. «Le vrai génie est souvent mal compris», Le Parrain serait «diminué par son côté artistique» et «bâclé et complaisant». Quant à Apocalypse Now, il serait «un échec spectaculaire», pouvait-on lire.

Dans la foulée, Lionsgate a formulé des excuses publiques dans un communiqué publié par Variety. «Nous présentons nos plus sincères excuses aux critiques impliqués ainsi qu'à Francis Ford Coppola et à American Zoetrope (sa boîte de production NDLR) pour cette erreur inexcusable dans notre processus de sélection. Nous avons fait une erreur. Nous sommes désolés.»

https://www.youtube.com/watch?v=pq6mvHZU0fc

Coppola porte plainte et réclame 15 millions de dollars.

Mais si l'affaire autour de la bande-annonce semble enfin close, celle autour du comportement jugé inapproprié du cinéaste sur le tournage de son film prend une nouvelle tournure. Pour rappel, Lauren Pagone, figurante de Megalopolis a lancé des poursuites contre lui pour agression sexuelle, et d'autres personnes de l'équipe du film pour coups et blessures. Selon elle, le réalisateur l'a serrée dans ses bras et embrassée, et lui aurait «touché les fesses sans son consentement» pendant le tournage d'une scène de boîte de nuit en février 2023. Elle se déclare «choquée et confuse» par les événements. Variety a partagé deux vidéos (filmées par un membre de l'équipe lors du tournage), montrant le cinéaste essayant de prendre dans ses bras et d'embrasser des figurantes, et a soulevé le comportement «non-professionnel» du réalisateur.

Depuis, Francis Ford Coppola a tenté de clamer son innocence, en condamnant la «malveillance» dont la publication aurait fait preuve à son égard. Il passe cette fois-ci la seconde en attaquant Variety en justice pour diffamation. Deadline rapporte que le cinéaste de 85 ans réclame 15 millions de dollars ainsi que des dommages-intérêts à Variety Media LLC et aux journalistes Brent Lang et Tatiana Siegel dans le cadre d'un procès.

Dans une déclaration du cinéaste partagée par ces représentants, Coppola entend bien laver son nom et défendre sa réputation, tout en se disant très atteint par ces accusations, et la façon dont Variety a porté l'affaire au grand jour.

Rien en soixante ans de carrière ne peut égaler le périple laborieux mais artistiquement triomphal qu'a été de porter Megalopolis sur le grand écran. C'était une collaboration de centaines d'artistes, des figurants, des stars du box-office à qui j'ai toujours témoigné le plus grand respect et ma plus profonde gratitude. Et de voir nos efforts collectifs entachés par des informations fausses et imprudentes est dévastateur. Aucun média, en particulier un média historique réputé, ne devrait être autorisé à utiliser des vidéos prises furtivement et anonymes dans un but lucratif. Même si je n'ai pas l'intention de plaider ma cause dans les médias, je défendrai vigoureusement ma réputation, et j'ai confiance en les tribunaux pour les tenir responsables.

Pour rappel, Megalopolis est annoncé en salles de cinéma le 25 septembre prochain.