Livrons-nous à une analyse comparative des systèmes en se fondant sur les faits. Et non sur les personnels puisque, de toute évidence, ce sont des individus comparables qui sont recrutés et gérés dans chaque force. Les syndicats mettent en avant le fait que la police traite 75 % des crimes et délits constatés au plan national. Dans une zone comprenant moins de la moitié de la population. Cet argument relève donc d'une interprétation inversée des choses. D'un échec, on tire un argument simpliste de primauté missionnelle et institutionnelle. C'est la consécration de la théorie du chaos. Comme tout se passe mal, il faut toujours plus de moyens. Au moindre souci, la police exige forces mobiles, dont souvent des gendarmes, effectifs supplémentaires (7 500 sous l'actuel quinquennat), augmentation des rémunérations pour en échange aucune évolution... Elle enregistre, ce qui est le plus grave, un taux de confiance de la population historiquement bas (43 %) traduisant un profond malaise démocratique au regard de la perception de l'usage de la force. Il est vrai qu'avec près de 400 mises en cause pour violences policières, contre 22 pour la gendarmerie lors du mouvement des gilets jaunes alors même que cette dernière fournissait 60 % des effectifs, ce sujet est une véritable question démocratique et de société, comme l'a justement rappelé le chef de l'Etat.