Pour comprendre la difficulté de faire voler un lanceur à plusieurs moteurs, il faut savoir que, d'un moteur à un autre, le niveau de combustion n'est jamais le même et est très difficile à modéliser, d'où l'importance des tests au sol : déjà 330 allumages pour une durée de fonctionnement de 16.000 secondes. Le contrôle d'attitude du lanceur en devient plus difficile !
Lors de ce vol de démonstration du SN8, plusieurs points étaient à surveiller et à mesurer, essentiellement le fonctionnement des moteurs. Le jet de chaque moteur ne signifie pas que, ensemble, ces trois jets vont propulser le démonstrateur comme s'il s'agissait de moteurs distincts. Ces jets vont interagir entre eux et cela peut poser de nombreuses contraintes aérodynamiques, notamment latérales et donc gêner la montée de l'engin. L'un des jets peut également éteindre le jet d'un autre moteur ! Autre problème, l'orientation des moteurs. Ce n'est évidemment pas pareil d'avoir trois moteurs plutôt qu'un seul ! Avec des débits aussi importants, une aspiration peut survenir dans la jupe et créer un effet de vide.