Vous n'êtes pas identifié.
El Roslino
Photo prise le 28 mars 1989 montrant la façade de l'Opéra Garnier à Paris.
La vague de grèves du personnel et des danseurs de l'Opéra national de Paris met en lumière les difficultés à financer cet art. L'occasion de se demander si la forme actuelle de l'opéra n'est pas vouée à disparaître ?
Alors que les danseurs de l'Opéra de Paris se sont mis plusieurs fois en grève début décembre pour protester contre le manque de rémunération de leur temps de préparation, c'est au tour des salariés de l'institution de suivre le mouvement pour dénoncer notamment le sous-effectif dans certains services.
Un manque de moyen qui souligne la mauvaise santé de l'opéra, un art qui coûte cher, qui peine à renouveler son public et à se démocratiser. De nombreux acteurs du milieu sont donc inquiets pour la survie du genre opératique comme on le connait aujourd'hui. Stéphane Lissner, ancien directeur de l'Opéra de Paris, plaide pour une transformation profonde de l'opéra, seul manière, selon lui, de permettre au genre de subsister :
"Je suis persuadé qu'aujourd'hui, on doit réfléchir à la forme et à la durée des œuvres d'opéra. Je vais choquer sûrement en disant ça mais : est-ce que le public qui n'est pas averti, qui ne baigne pas dans cette culture, qui n'a pas les codes, peut rester concentré pendant quatre heures ? Le deuxième point, c'est l'accessibilité. Les prix de l'opéra sont tellement élevés que 90 % de la population ne peut pas y accéder, c'est une réalité. (...) Et puis le troisième élément qui est très important, c'est l'espace.
Je suis convaincu que ce rapport frontal empêche de nouvelles formes d'opéra. (...) On a des exemples d'œuvres du répertoire qui ont été imaginées dans des lieux industriels ce qui permet de créer un rapport différent avec le spectateur. Le spectateur n'entre plus dans un théâtre sacré, il entre dans un espace qui n'est pas imprégné d'une histoire qui, pour beaucoup déjà, est un empêchement, car entrer dans un opéra, c'est intimidant."
Les brèves du jour
Le Rassemblement National pointé du doigt à propos du livre de Jordan Bardella : Le Canard Enchaîné vient de révéler que le RN offrait un exemplaire de l'ouvrage de Jordan Bardella pour chaque don supérieur à 50 euros. Or la loi interdit de recevoir une contrepartie pour un don de plus de 150 euros à un parti politique et elle interdit aussi de recevoir un quelconque cadeau si le don bénéfice d'une déduction fiscale. Une pratique illégale, mais qui permet d'augmenter le nombre de ventes du livre de son président. Ce que je cherche, publié en novembre dernier chez Fayard s'est déjà écoulé à plus de 140 000 exemplaires.
Eva Jospin vient d'être élue à l'Académie des Beaux-Arts : L'artiste de 49 ans a été nommée ce mercredi 18 décembre dans la section sculpture qui compte sept membres. Elle prendra place au fauteuil numéro 1 précédemment occupé par Jean Cardot et elle siégera, entre autres, aux côtés des sculpteurs Anne Poirier et Claude Abeille. Eva Jospin s'est fait connaître grâce à ses sculptures monumentales en cartons mêlant une nature onirique et des paysages de ruines. Cette élection à l'Académie des Beaux-Arts vient couronner la reconnaissance à la fois populaire et critique de l'artiste dont les œuvres ont été exposés partout dans le monde.
Des artistes à la rencontre des élèves de leurs anciens établissements scolaires : Télérama revient dans un reportage sur cette initiative créée en 2012 par l'association "Un artiste à l'école". Son concept est simple : proposer chaque année à une trentaine d'artistes et de professionnels du monde de la culture de retourner dans leur ancien lycée pour s'entretenir avec des élèves. Pour l'édition 2024-2025, y participent notamment la comédienne Valérie Lesort ou le réalisateur Cédric Kahn. Cette rencontre est l'occasion pour ces artistes de revenir sur leur parcours. Une manière de désacraliser le métier d'artiste et de susciter des vocations.