Vous n'êtes pas identifié.
Pages: 1
Réponse : 0 / Vues : 36
Les personnes à haut potentiel intellectuel sont très friandes de ce rituel du soir, mais elles ne sont pas les seules.
Les personnes à haut potentiel intellectuel (HPI) - celles qui ont un quotient intellectuel supérieur ou égal à 130 - ont un rapport particulier au moment du coucher. Alors que, pour beaucoup, il s'agit d'un instant de détente et de transition vers le sommeil, les HPI, eux, ont tendance à adopter des habitudes bien spécifiques, qui reflètent leur manière unique de fonctionner. Leur esprit en constante ébullition influence leur manière d'aborder la fin de journée, notamment avec ce rituel qui, n'est toutefois pas réservé aux personnes HPI.
Une étude publiée en 2003, à laquelle a participé le Dr Revol, chef du service de neuropsychiatrie de l'enfant à l'Hôpital neurologique du CHU de Lyon et pédopsychiatre spécialisé dans l'accompagnement des enfants surdoués, révèle que le sommeil des personnes HPI suit un schéma particulier. Ces derniers ont un nombre de cycles de sommeil plus élevé (6,40 contre 4,21 en moyenne) et plus court (70 minutes au lieu de 90) que les autres personnes. L'étude, réalisée auprès de 196 enfants précoces et 226 enfants témoins âgés de 8 à 11 ans, montre également que le sommeil paradoxal survient plus tôt et qu'en fin de nuit, les personnes HPI ne dorment plus qu'en sommeil léger et paradoxal.
Pour la psychologue Arielle Adda, spécialisée dans les enfants surdoués et auteure du livre "De l'enfant à l'adulte doué, construire sa personnalité", paru en librairie le 5 février dernier, cela s'explique aisément : "Les personnes surdouées traitent l'information plus rapidement que la moyenne. Or, c'est pendant le sommeil paradoxal que le cerveau trie et organise ces connaissances. Une autre particularité des hauts potentiels est qu'ils font souvent des rêves intenses, en lien avec leur vécu de la journée, signe, là aussi, d'un sommeil paradoxal plus marqué", indique-t-elle au Figaro Étudiant.
Cette particularité a un revers : leur cerveau peine à ralentir au moment du coucher. "L'hyperactivité cérébrale au moment de l'endormissement est très typique des HPI. Ils repensent aux événements marquants de la journée, aux erreurs qu'ils auraient pu éviter... Leur perfectionnisme amplifie tout", explique Arielle Adda.
Ce phénomène est encore plus marqué chez les adultes, selon la psychologue, puisqu'ils ont conscience de l'importance du sommeil, ce qui n'est pas toujours le cas chez les enfants. "Dormir leur semble une perte de temps. Ils veulent apprendre, découvrir. C'est pour cela qu'ils arrêtent rapidement la sieste et ne comprennent pas pourquoi d'autres enfants en font encore", observe la psychologue. Face à cette agitation nocturne, beaucoup de personnes HPI adoptent une habitude au moment du coucher : elles trouvent refuge dans la lecture. "Les surdoués ont une appétence particulière pour la lecture et, dans ce cas-là, ils prennent volontiers un livre le soir. Cela les apaise. Le problème est que ça les pousse aussi à veiller tard, ce qui complique le réveil", souligne Arielle Adda. La récurrence des troubles du sommeil chez les personnes HPI en fait d'ailleurs un élément clé du diagnostic de précocité, d'après la psychologue.
Quant aux solutions, elles ne sont pas miraculeuses, mais certaines stratégies peuvent aider : exercices de respiration, étirements, rituels apaisants... "Dans les cas plus sévères, un traitement médicamenteux peut être envisagé, car le sommeil est fondamental", conclut Arielle Adda.
Réponse : 0 / Vues : 36
Pages: 1