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El Roslino
Spoiler : il n'y a pas de solution miracle face au problème posé en titre. En ligne, nous sommes devenus "accros" à la dopamine, la molécule de la satisfaction. Mais la psychiatre Anna Lembke, de Stanford, expose les liens entre abondance et désir. Et si tout était une affaire de "présence" ?
Aujourd'hui, tout est accessible tout de suite. En tout cas, on en a l'illusion. L'exemple parfait est celui de la musique. Il y a un monde entre un mélomane des années 1980 et un mélomane d'aujourd'hui.
Un mélomane des années 1980 achetait des magazines qui donnaient la parole à des artistes et à des critiques. Il se rendait dans des boutiques appelées "disquaires", où il trouvait son bonheur ou passait commande. Certains albums n'étaient disponibles que dans certains pays, il fallait attendre qu'ils sortent en France, ou trouver les boutiques qui mettaient des "imports" à disposition.
Le mélomane d'aujourd'hui, pour s'y retrouver, a moins de revues, mais quand même des repères. Quelques niches critiques sur les réseaux sociaux. Et l'algorithme des plateformes. Et dans le même temps, il a potentiellement accès à toute la musique en temps réel et sans attendre.
Cette question de l'accès absolu est le point de départ d'une passionnante interview toute récente de la psychiatre américaine Anna Lembke, dans le podcast du New York Times, The Interview, mené par Lulu Garcia-Navarro.
L'abondance virtuelle ne nous rend pas heureux
Le Dr. Anne Lembke, psychiatre à l'Université de Stanford, en Californie, met des mots sur notre manière d'être au monde en ligne. Elle certifie ce qu'on ressent parfois informellement : à savoir que l'accès et l'abondance virtuelle - le "tout est possible à tout moment" - ne nous rendent pas heureux.
Anna Lembke nourrit son discours de sa pratique de clinicienne. Elle raconte que certains de ses patients ne sont pas accros à un produit ou une pratique en particulier. Jusque-là, ça pouvait être les jeux en ligne ou le porno, en ce qui concerne le numérique. Elle parle désormais d'une "addiction diffuse à internet".
"Dans les pays les plus riches, en moyenne, nous avons plus de temps libre, plus de revenus, plus d'accès aux biens de loisirs qu'auparavant", dit-elle. "Et on pouvait espérer que nous nous engagerions dans des discussions philosophiques approfondies, que nous nous entraiderions... Mais au lieu de cela, nous passons beaucoup de temps à nous masturber, à faire du shopping et à regarder les autres faire des choses en ligne. Et en fait, nous dépensons de plus en plus d'énergie et de créativité à investir dans ce monde en ligne."
Anne Lembke ajoute : "Cette énergie et cette créativité sont donc retirées du monde réel. Et lorsque nous essayons de réintégrer le monde réel, c'est en fait plus ennuyeux, parce qu'il s'y passe moins de choses, parce qu'il y a moins de monde... »
Dans l'opposition entre monde numérique et monde réel, Anna Lembke est caricaturale. Les deux aujourd'hui sont bien sûr imbriqués. Mais il y a un mot précis, celui de "présence", qui aide à comprendre son raisonnement.
La psychiatre raconte en effet qu'elle a proposé à ses propres enfants de 18 et 23 ans une excursion de quelques jours sans aucun appareil connecté. Ils ont accepté. Anna Lembke raconte qu'au cours de ce séjour, elle a "ressenti une nette différence dans la qualité de la présence" de chacun des membres de la famille. "Le point clé", dit-elle, "c'était que personne n'allait vérifier son appareil à la fin du repas, car il n'y avait aucun appareil à vérifier. Et je suis devenu encore plus convaincue que nous avons besoin d'espaces communs sans Internet." - Idée intéressante.
À travers un usage maîtrisé des outils connectés, dit-elle plus loin dans l'interview du New York Times, on est plus concentré, le choix n'est plus une injonction. On est plus présent et plus précis, plus focalisé dans son désir. Quand on sort de cette abondance omniprésente, cela change l'état du désir.
Le Dr. Anna Lembke a signé Un monde sous Dopamine, paru en France l'année dernière aux éditions Eyrolles, dans lequel elle raconte cette molécule de la satisfaction - la dopamine - avec cette idée : comment garder la dopamine sous contrôle, dans un monde aux stimuli constants. "Trouver l'équilibre dans un monde qui nous nourrit de tentations."
Se maintenir, face au monde connecté tel qu'il devient... Une histoire un peu numérique et surtout très humaine.
El Roslino
Le mieux Lolo Mein Schwein, c' est que tu arretes de te tirer sur le champignon, en regardant sur internet Megan Fox et Clara Morgan
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