Annonce ToutSurTout

Bienvenue sur toutsurtout.biz

Déjà 15 ans !

Radio TST

Si vous souhaitez participer vous aussi aux discussions sur le forum, il faut vous inscrire ou vous identifier.

Le Thème TST Printemps est maintenant en place.

Les inscriptions sont actuellement OUVERTES.
  • Accueil forums
  •  » Le bar
  •  » IA : comment Elon Musk entend mettre l'homme au niveau de la machine avec Neuralink

Message 1 Discussion postée le 23-03-2025 à 21:50:58

El Roslino
Avatar de El Roslino


Titre: VIP
Avancement: Niveau 5
Lieu: U.S.A
Date d'inscription: 07-07-2016
Messages: 33 011
Site web

IA : comment Elon Musk entend mettre l'homme au niveau de la machine avec Neuralink

https://www.challenges.fr/_ipx/f_webp&enlarge_true&fit_cover&s_680x420/https://challenges.fr/static/2025-01/25616.HR.jpeg%3FVersionId=Hz5VbC2d1mZXtNOPeMYFGlDu8eY70Ekn



Avec Neuralink ou OpenAI, Elon Musk suit la même philosophie : accélérer le progrès et mettre l'homme au niveau de la machine. Car, pour lui, si l'humanité ne veut pas être dépassée par ses propres créations, elle doit s'adapter. Vite.

Parmi ses obsessions, il en est une qu'Elon Musk semble avoir placée au cœur de toutes ses actions. Pessimiste sur les capacités de l'homme face aux machines, il s'inquiète de voir un jour l'humanité dépassée par ses propres créations. Pour lui, il y aurait un risque à laisser les nouvelles technologies, comme l'intelligence artificielle, se développer sans que les humains aient le temps de s'adapter à leurs capacités. Ce décrochage cognitif serait une catastrophe sans nom, ou une « apocalypse », comme il l'a expliqué un jour à Shivon Zilis, la directrice de Neuralink, son actuelle compagne et mère de deux de ses enfants.

Hanté par cette idée, Elon Musk a toujours montré une crainte de voir la technologie remplacer les humains. Dans l'une de ses lectures d'enfance, Le Guide du voyageur galactique de Douglas Adam, un ordinateur réussit à trouver « la réponse ultime à la question de la vie, de l'univers et du reste », rappelle son biographe, Walter Isaacson, dans Elon Musk (Fayard).

« Le plus gros supercalculateur au monde »

Depuis son adolescence, il dévore de la science-fiction inspirée, notamment, de la théorie de la singularité technologique. Popularisée par le mathématicien Vernor Vinge dans les années 1980, elle formule l'hypothèse selon laquelle l'intelligence artificielle, parvenue à un certain point de développement, pourrait apprendre à se perfectionner toute seule, dépassant de très loin l'intelligence humaine. Et faisant perdre à l'humanité le contrôle de son destin.

Cette crainte ne l'a jamais quitté. En mars 2023, Elon Musk a signé un moratoire avec plusieurs centaines d'experts pour mettre en pause la recherche sur l'IA face aux « risques majeurs » de cette technologie. Ce fantasme s'accompagne d'une apparente contradiction chez Musk, qui consiste à dire que seule la technologie pourra nous sauver de cette extinction programmée et qu'il faut, donc, continuer à investir dans l'IA. Car un mois avant d'avoir lancé l'alerte, le milliardaire avait justement créé sa propre start-up, xAI, pour rattraper OpenAI, dont il était l'un des cofondateurs, et dont il s'était éloigné en raison de divergences de vues avec son dirigeant Sam Altman.

Pour rattraper son retard, le milliardaire met les bouchées doubles. Il a fait construire « le plus gros supercalculateur au monde », selon ses dires. Installé près de Memphis, dans le Tennessee, sur un ancien site industriel de plus de 220 hectares, le centre affiche une consommation électrique équivalente à celle d'une ville de 100 000 foyers. Et permet de faire tourner son modèle Grok, rival de ChatGPT, qui s'alimente avec les données puisées sur X, l'ancien Twitter racheté par Elon Musk et qu'il a « transformé en machine à dire des contrevérités », estime Luc Julia, auteur du livre L'intelligence artificielle n'existe pas (First Editions). Et pour accélérer encore son développement, xAI a annoncé, fin décembre, une levée de 6 milliards de dollars auprès de grands fonds comme BlackRock, Sequoia Capital ou Fidelity, portant sa valorisation à environ 50 milliards.

« Dingue, mais visionnaire »

Mais cet investissement dans l'IA ne peut suffire, selon lui. Il faut, dans le même temps, « augmenter » le cerveau de l'homme pour ne pas perdre la marche, l'un ne pouvant aller sans l'autre. Cette utopie d'une technologie qui répare le monde remonte à loin. On la retrouve chez l'un de ses maîtres à penser, le philosophe écossais William MacAskill, auteur d'un livre intitulé What we Owe to the Future (Ce que l'on doit au futur), selon lequel l'homme pourrait un jour être périmé. En 2016, Elon Musk songe déjà à lancer Neuralink, un projet futuriste visant à augmenter les capacités de l'homme. Un an plus tôt, il investissait dans la création d'OpenAI. Les deux projets s'inscrivent dans la même veine philosophique : accélérer le progrès, d'un côté, et mettre l'homme au niveau de la machine, de l'autre.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Neuralink a partagé à ses débuts le même immeuble qu'OpenAI, le bien nommé Pioneer Building à San Francisco, avant que Sam Altman ne se brouille avec son ancien associé. Comme l'explique Elon Musk, Neuralink a été créé dans le but de mettre au point des interfaces entre le cerveau et la machine (ICM). « Ce type est dingue, mais il est tout de même assez visionnaire, avance le paléoanthropologue Pascal Picq, auteur de L'IA, le philosophe et l'anthropologue (éd. Odile Jacob). Depuis quarante ans, germe l'idée de robots humanoïdes ou animaux, on voit arriver la fusion entre la physique et le numérique, mais avec l'IA générative, les choses changent très vite : des robots apprenant de leurs actions avec les humains et leur environnement. Cette nouvelle génération va arriver à toute vitesse. » De là à connecter des puces à notre cerveau...

« Ce que fait Neuralink coûte cher »

Développée avec l'aide de l'Université de Californie, la première puce de Neuralink, 8 millimètres de large, permet de décoder l'activité de zones spécifiques du cerveau, dont celles responsables du mouvement. Elle a d'abord été testée sur des animaux, la start-up n'ayant reçu le feu vert de la Food and Drug Administration (FDA) que l'an dernier pour procéder à des tests sur l'homme.

Dans les rêves de Musk, ces puces doivent permettre, un jour, de « contrôler son téléphone par la pensée ». A plus court terme, elles doivent d'abord faire leurs preuves sur des personnes en situation de handicap. Les implants de Neuralink s'adressent à des patients atteints de quadriplégie, une paralysie des membres provoquée par une lésion de la moelle épinière. Neuralink a comme objectif de redonner à ces patients « l'usage de leurs membres ».

« Ce genre de recherches existe déjà depuis vingt ans, explique la neurochirurgienne suisse Jocelyne Bloch. Elon Musk est encore loin de réaliser son rêve. » Pour cette chercheuse à l'origine de la start-up Onward Medical, d'autres sociétés sont actuellement bien plus avancées que Neuralink sur le sujet. Ses équipes ont réussi à corriger les troubles de la marche d'un patient atteint de la maladie de Parkinson, ou encore à faire voler un drone à l'aide de la seule pensée, sans même implanter de puces dans le cerveau. Elon Musk ne peut pas être à la pointe dans tous les domaines : malgré ses talents marketing, il n'a pas encore réussi à installer Neuralink dans le paysage. Sa technologie reste invasive et peu adaptée au marché de la santé. « Ce que fait Neuralink coûte cher », ajoute Jocelyne Bloch : plus de 10 000 dollars pour chaque implant.

Rendre la vue


https://www.challenges.fr/_ipx/f_webp&w_1200&enlarge_true&fit_cover/https://challenges.fr/static/2025-01/25617.HR.jpeg%3FVersionId=a6E5NnW6GowRUas5i6yhXqfk7_oUpU8U


Puce implantée par Neuralink dans le cerveau d'un singe. Les essais sur les animaux ont provoqué, en 2022, l'ouverture d'une enquête pour maltraitance.



Starface Visual

Pourra-t-il aller plus loin grâce à ses nouvelles responsabilités au sein de l'administration Trump ? Le milliardaire a eu les plus grandes difficultés à obtenir les autorisations de la FDA. Ses essais sur les animaux ont provoqué, en 2022, l'ouverture d'une enquête pour maltraitance, contrariant en partie ses projets.

Rebecca Noble/The New York Times/Redux -Réa

Après avoir greffé, l'an dernier, son premier patient humain tétraplégique, Noland Arbaugh, l'entreprise se concentre sur le lancement d'une nouvelle puce, BlindSight. Toujours plus ambitieux, Neuralink s'est donné cette fois pour objectif de rendre la vue « à ceux qui ont perdu leurs deux yeux et leur nerf optique ». Une étape supplémentaire vers l'avènement de l'homme augmenté, imaginé par Elon Musk.

 

  • Accueil forums
  •  » Le bar
  •  » IA : comment Elon Musk entend mettre l'homme au niveau de la machine avec Neuralink