Mutique jusqu'à présent, l'acteur de 76 ans est jugé au tribunal correctionnel de Paris pour des accusations d'agressions sexuelles sur le tournage des « Volets verts ».

« Je ne suis pas Émile Louis. » Ces mots, ce sont ceux de Gérard Depardieu qui, ce mardi 25 mars, a pris la parole pour la première fois lors de son procès devant le tribunal correctionnel de Paris, où il est jugé depuis lundi pour des accusations d'agressions sexuelles sur deux femmes lors du tournage du film Les Volets verts.

« Je ne vois pas pourquoi je m'amuserais à peloter une femme, des fesses, des seins. Je ne suis pas un frotteur dans le métro », a déclaré le comédien de 76 ans, d'après des propos rapportés par l'AFP et plusieurs autres journalistes présents sur place. Ce dernier a contesté les accusations : « Il y a des tas de vices que je ne connais pas. »

En revanche, il reconnaît avoir attrapé par les hanches l'une des plaignantes, ce qu'il avait nié en garde à vue, comme le lui a fait remarquer le président de la cour. C'était pour la sermonner, pas pour l'agresser, a-t-il dit, selon le journaliste Vincent Vantighem présent au tribunal pour BFMTV. « Je ne vais pas m'amuser à 76 ans, à 150 kg. Je ne me plais pas suffisamment pour mettre la main aux fesses de quelqu'un », s'est défendu l'acteur, avant de faire référence à Émile Louis.

« Je suis un infirme de mauvaise humeur. »

Au cœur du problème, le fait que la jeune femme ne lui aurait pas dit qu'elle travaillait sur le plateau en tant qu'ensemblière quand ils se sont présentés. Il l'aurait ensuite qualifiée de « brocanteuse », dénigrant son métier. « Je m'excuse d'avoir dépassé les bornes en termes de civilisation. Je n'ai pas envie de faire mal ou de choquer cette femme brutalement avec des mots sur son métier », a continué Gérard Depardieu.

Il dément lui avoir crié dessus et plaide « simplement des engueulades », comme le détaille sur X la journaliste de RTL Marion Dubreuil. « Elle minaude à fond avec tout le monde et après, c'est moi qui passe pour le connard », a-t-il déclaré, alors qu'il lui est reproché de l'avoir traitée de « salope ».

Plusieurs fois au cours de sa prise de parole, Gérard Depardieu a évoqué la chaleur, son poids, ou encore son caractère colérique pour se justifier. « Je fais 145 kg, il fait chaud, je suis de mauvaise humeur, c'est toujours trop long. Je suis un infirme de mauvaise humeur, et je demande un ventilateur. Je dis des grossièretés qui ne sont pas vulgaires, elles ne lui sont pas adressées », a-t-il affirmé au sujet de sa première « engueulade » avec Amélie.

« Je lui prends la hanche pour ne pas glisser tant j'étais agacé par ce comportement », a également avancé l'acteur, avant de répondre au juge qui lui rappelait qu'il était pourtant assis : « Oui, mais 130 kg. »

Son avocat plaide la nullité.

Ces propos de l'acteur de 76 ans interviennent au deuxième jour de son procès, alors que la veille il n'avait fait aucune déclaration, ni donné un seul regard pour les nombreuses caméras présentes à son arrivée ou son départ du tribunal.

Son avocat, Me Jérémie Assous, a pris la parole en premier lundi pour longuement plaider la nullité de la procédure, dénonçant une « enquête de police bâclée » ou encore « des méthodes staliniennes » de la part du parquet. Des « erreurs grossières qui doivent conduire à l'annulation de l'intégralité de cette procédure », a-t-il martelé.

Le procès, qui devait initialement se tenir à l'automne, avait été renvoyé, la défense invoquant des raisons médicales. Le prévenu a depuis été déclaré apte à comparaître par un médecin expert qui a demandé des aménagements. Le président a pour sa part expliqué que les audiences ne devraient pas excéder six heures avec une collation pour Gérard Depardieu après trois heures, un accès privé à des toilettes et la possibilité de contrôler sa glycémie.