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Depuis qu'Apple domine le secteur high-tech du haut de ses 400 milliards de dollars de capitalisation boursière, plusieurs articles de la presse anglo-saxonne se font l'écho des conditions de travail désastreuses dans les usines des ses sous-traitants chinois. La longue et passionnante enquête publiée hier par le New York Times risque de ternir durablement l'image de la société quant à ses rapports avec Foxconn et ses autres partenaires asiatiques.
L'article de sept pages dépeint des conditions de travail très éloignées de ce qu'a bien voulu décrire le premier rapport sur sa responsabilité vis à vis de ses 156 fournisseurs (PDF) publié il y a quelques jours par la société pour atténuer son image désastreuse à propos de ce sujet sensible. Derrière des engagements importants (respect du droit du travail, apprentissage des langues, participation à la Fair Labor Association), se cache une réalité loin du compte rapportée par les deux reporters du New York Times.
Selon eux, les fournisseurs d'Apple seraient plus de la moitié à avoir enfreint les règles décrites par la société californienne dans son rapport. La rupture de contrat entre les deux entreprises aurait ainsi lieu dans seulement 15 % des cas, le reste ne misant que sur la parole donnée par le fournisseur pour corriger l'erreur. Alors qu'Apple s'engage à ne recourir aux heures supplémentaires qu'en cas de besoin ponctuel lors de pics de demande, le New York Times fait état d'ouvriers travaillant sept jours sur sept, enchainant les horaires difficilement supportables et vivant dans des dortoirs bondés.
Apple ne pourrait pas trouver d'autres fournisseurs.
L'article modère toutefois la responsabilité d'Apple en reconnaissant qu'il est impossible pour l'entreprise américaine de trouver une capacité de main d'oeuvre aussi importante ailleurs dans le monde. La société serait donc dans l'impossibilité de trouver d'autres fournisseurs quand les actuels ne conviennent pas. Toutefois, le journal new-yorkais accable les conditions financières imposées par Apple en se basant sur le témoignage d'un dirigeant de l'un des fournisseurs : « le seul moyen de de gagner de l'argent quand on travaille pour Apple est de trouver une manière de faire les choses plus efficacement et pour moins cher. Et l'année suivante, il faut encore réduire les coûts de 10 % », explique-t-il.
Des propos confirmés par un ancien dirigeant d'Apple : « si vous réduisez les marges, vous forcez les fournisseurs à économiser sur la sécurité », impossible pour eux en effet de rogner quoi que ce soit sur les matériaux utilisés dans la fabrication des produits étant donné l'exigence d'Apple quant à leur qualité. Tant que la société imposera de si faibles marges à ses sous-traitants, il sera alors impossible pour eux d'appliquer quelque règle que ce soit au traitement de leurs salariés. Lors de son dernier trimestre fiscal Apple a généré un bénéfice de plus de 13 milliards de dollars.
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