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En fin de semaine dernière, Jean-Ludovic Silicani, le président de l'Arcep, régulateur des télécoms, a eu son explication des pannes et difficultés ressenties sur le réseau Free.
Des problèmes liés, selon lui, à l'interconnexion entre les réseaux de Free et d'Orange qui agacent les victimes, devant insister plusieurs fois avant de pouvoir passer un appel en fin de journée. « Je pense que les deux parties ont sous-estimé à la fois le nombre d'abonnés et la quantité de trafic passant par le réseau d'Orange, mais aussi que les offres à 2 euros de Free Mobile conduiraient les consommateurs à ressortir d'anciens téléphones utilisant le réseau 2G. Aujourd'hui, près de la moitié des appels de Free Mobile sont en 2G, mais comme il ne dispose pas d'un tel réseau, ses clients utilisent celui d'Orange » (interview au Figaro). Et le président de l'ARCEP de montrer la voie, sous la vague menace d'une intervention du gendarme des télécoms : « si c'est nécessaire, les deux opérateurs peuvent s'entendre pour réaménager leur contrat d'itinérance sans intervention de l'Arcep. S'ils ne parviennent pas à se mettre d'accord, ils peuvent nous saisir et nous trancherons ».
Samedi, dans une dépêche AFP, Orange a brandi l'arme thermonucléaire après ces déclarations : «Orange réaffirme qu'il peut, et n'hésitera pas, à suspendre le contrat d'itinérance si des incidents sur le réseau de Free Mobile devaient affecter la qualité de service qu'Orange doit à ses clients ». L'opérateur ajoutant que « contrairement à certaines affirmations visant Orange dans les pannes intervenues sur le réseau de Free Mobile ces derniers jours, le groupe décline toute responsabilité dans ces dysfonctionnements ». Orange refuse ainsi d'endosser la moindre parcelle de responsabilité dans les problèmes du réseau Free.
Ce bras de fer montre déjà qu'une clause du contrat - confidentiel - entre les deux opérateurs permettrait à Orange de se désengager de ses obligations d'itinérance lorsque sa « QoS » est effectivement affectée. On imagine cependant sans mal que cette clause suspensive ne puisse être activée qu'à partir d'un certain seuil. Ce scénario du désengagement serait toutefois surprenant. Dans un entretien aux Échos, début mars, Stéphane Richard se frottait les mains de cet accord d'itinérance, attendant « des recettes significativement plus élevées que le milliard d'euros originel ». Ce même Richard affirmait alors que « le contrat d'itinérance avec Free, par les recettes qu'il (...) procure, va en partie compenser les effets négatifs de l'arrivée du quatrième opérateur sur le marché ».
Avec la menace de cette clause suspensive, l'enjeu pour Orange aura néanmoins deux effets stratégiques immédiats : d'un côté, rebondir aux propos trop neutres du président de l'ARCEP pour charger la barque Free. De l'autre côté, lustrer un peu plus énergiquement son vernis « QoS » quand chez son cocontractant, les abonnés ont connu deux pannes importantes et se plaignent des difficultés pour passer les appels en fin de journée.
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