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Le groupe de chercheurs M@rsouin* de l'Université de Rennes a encore frappé. Après avoir réalisé en 2009 une étude sur les effets de la loi Hadopi sur les internautes (fraîchement votée), et, plus récemment, une étude sur les effets positifs du streaming légal, voilà que les chercheurs se sont cette fois penchés sur les effets de la riposte graduée, appliquée depuis un an et demi désormais.
L'étude de cette année a été réalisée par les mêmes personnes que celle de 2009, à savoir Sylvain Dejean, Raphaël Suire, Thierry Penard, tous les trois économistes, spécialisés dans le numérique et internet. Et à nouveau comme la précédente étude, 2000 personnes ont été interrogées pour les besoins des chercheurs.
La moitié des sondés a déserté le P2P.
L'étude n'a pas encore été publiée au moment où nous rédigeons ces lignes, mais elle a été présentée lors du séminaire annuel de M@rsouin à Brest. Notre confrère Ouest-France, présent sur place, rapporte ainsi que 50 % des sondés ont été sensibles à Hadopi et « ont arrêté leurs téléchargements P2P ». Rajoutez à cela que 22 % ont continué d'user du P2P, en baissant toutefois leur consommation, 25 % n'ont pas modifié leur comportement et 2 % ont augmenté leurs usages.
Mais que 50 % des sondés aient abandonné le P2P ne signifie pas pour autant que le téléchargement illégal a perdu la moitié de ses adeptes. Thierry Penard, l'un des chercheurs à l'origine de cette étude, suppose ainsi fortement que le streaming et le téléchargement direct, pour l'instant non surveillés par la Haute Autorité, ont compensé ce recul du P2P.
Développer l'offre légale vaut mieux que pourchasser les internautes.
En 2009, l'étude de M@rsouin tirait en conclusion que la loi Hadopi avait ses limites, du fait notamment de son unique cible qu'est le P2P. « Les premiers enseignements tirés de l'enquête Marsouin suscitent quelques doutes quant à l'efficacité de la loi Hadopi pour endiguer le piratage numérique et stimuler le marché légal de la musique et de la vidéo sur Internet. »
Cette année, le discours des chercheurs conforte cette ancienne conclusion. Thierry Penard a ainsi expliqué que l'enrichissement de l'offre légale et une baisse des prix sont les deux meilleurs moyens pour réduire l'accès illégal des œuvres.
Le succès des avertissements, le manque d'information sur Hadopi.
Enfin, Ouest-France fait remarquer qu'une autre étude rennaise menée par le SLEB (Stratégie, Logistique et E-business) menée sur 830 étudiants-internautes bretons montre que 40 % d'entre eux ne connaissent pas le système de la riposte graduée. Plus impressionnant, un tiers d'entre eux affirment avoir « reçu un avertissement ou connaissent quelqu'un qui l'a reçu ». Un sondé sur cinq a pour sa part estimé qu'il est « probable » que ses activités illégales sont détectées.
*M@rsouin : Môle armoricain de recherche sur la société de l'information et les usages d'Internet.
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