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Alex31
A Caen, Françoise Dercle, une femme de 57 ans a été condamnée mercredi, en appel, à cinq ans de prison ferme, pour avoir été le gourou d'une secte à Lisieux (Calvados), où elle imposait des rapports sexuels parfois incestueux à ses adeptes. Un mandat d'arrêt a été lancée à son encontre, la prévenue étant absente lors des délibérations. Françoise Dercle, une ancienne professeure d'anglais comparaissait libre, bien qu'elle ait déjà été condamnée, le 22 janvier dernier, pour abus de faiblesse, à quatre ans de prison ferme. Une peine assortie du versement de plus de 440.000 euros de dommages-intérêts à une vingtaine de victimes qui lui avaient donné beaucoup d'argent.
"Madame Dercle ne pouvait ignorer qu'elle imposait aux autres ce qu'elle n'aurait nullement aimé qu'on lui impose", a déclaré l'avocat général Marc Faury mardi, requerrant la peine maximale contre la gourou. "Destructuration d'individus et de familles, contrôle des correspondances, infantilisation, soumission par le travail, délation écrite, humiliation sexuelle: (...) voilà les fruits des entreprises de Mme Dercle", a-t-il poursuivi lors de son réquisitoire.
Une ancienne professeure d'anglais
"Vous me parlez de vrai, de faux, de tort, de raison. Ça n'existe pas pour moi..." a répondu la prévenue Françoise Dercle, 57 ans, aux avocats qui tentaient d'obtenir des réponses précises. "Dans cette effusion de l'esprit (où nous étions), beaucoup de notions changent", a-t-elle ajouté invoquant à de nombreuses reprises "la puissance de l'esprit" comparable selon elle à celle de "l'électricité".
Très loquace devant la cour, elle a estimé que les membres de sa communauté étaient des gens "intelligents", "pas des victimes".
Relations sexuelles entre adhérents
"Un des summum, c'est que vous avez obligé une mère à avoir des relations sexuelles avec ses enfants dont un était handicapé", a dit le président de la cour, Hendi Ody.
La gourou présumée organisait des "navigations", des relations sexuelles entre adhérents, la prévenue imposant les partenaires "avec une volonté de séparer les couples", selon le président de la cour. Elle-même n'avait alors de relation qu'avec son concubin, marié à une adepte.
Elle organisait aussi des "mêlées célestes" au cours de laquelle les adeptes devaient "se précipiter" sur elle pour lui donner des "baisers à connotations sexuelles", des "coeurs à coeurs" où chacun devait avouer ses "fautes" ce qui pouvait donner lieu à des gifles.
Selon l'accusation, elle a aussi demandé à une membre de sa communauté, décédée depuis et en récidive de cancer, de ne pas recourir à la médecine.
Neuf victimes sont parties civiles en appel et sept assistent à l'audience, parmi lesquelles l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu victimes de sectes.
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