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YouTube ne permet plus aux internautes travaillant avec des intermédiaires gérant les droits d'auteur de toucher des revenus publicitaires. Une mesure qui cible particulièrement les «YouTubers» spécialisés dans les jeux vidéo.
Est-ce la fin des «Youtubers»? Derrière ce nom barbare se cachent des internautes qui se sont faits une spécialité de tourner des vidéos sur leur loisir préféré, et de les partager en ligne. Nombre d'entre eux parlent de jeu vidéo: ils peuvent réaliser des émissions sur un jeu en particulier, ou tout simplement se filmer en train de jouer, afin de partager leurs impressions, exposer leur talent ou montrer le chemin à suivre pour finir un niveau. Ces vidéos peuvent être vues, pour les YouTubers les plus célèbres, des millions de fois ... et générer des revenus publicitaires allant de quelques dizaines à plusieurs milliers d'euros par mois.
La plupart des YouTubers ont passé des contrats avec des intermédiaires, nommés «networks». Ces sociétés négocient avec les éditeurs de jeux vidéo le droit d'utiliser les images de leurs jeux, en échange d'un intéressement sur les revenus publicitaires du YouTuber. Ce système rondement mené, permettant pour les uns de gagner de l'argent, et pour les autres d'obtenir de la visibilité à peu de frais pour leurs produits, vient d'être remis en cause par la nouvelle politique de respect des droits d'auteur de YouTube. Ce dernier spécifie que pour pouvoir monétiser ses vidéos, c'est à dire percevoir des revenus publicitaires selon le nombre de visionnages, il faut «avoir créé le contenu», «avoir l'autorisation de l'utiliser à des fins commerciales», et «être en mesure de fournir les documents prouvant que vous détenez les droits commerciaux relatifs à tous les contenus audio et vidéo». Dans le cas contraire, les revenus publicitaires partiront dans les poches des ayant droit concernés.
«Votre vidéo reste en ligne, mais elle ne vous rapporte plus rien et rapporte à l'ayant-droit qui a rajouté sa revendication», résume le network Wizdeo. De nombreux YouTubers du monde entier ont reçu ces derniers jours des notifications de YouTube leur indiquant que certaines de leurs vidéos n'étaient plus monétisables, car ils avaient utilisé une musique ou un contenu vidéo sous copyright. La réaction a été immédiate, et des YouTubers crient à l'atteinte à la liberté d'expression, de crainte que leurs vidéos soient dans le futur tout simplement supprimées de YouTube.
Les éditeurs de jeux vidéo réagissent.
YouTube dispose depuis 2007 d'un outil, ContentID, qui permet de repérer automatiquement les vidéos ne respectant pas le droit d'auteur. «Les vidéos mises en ligne sur YouTube sont comparées à une base de données de fichiers fournis par les propriétaires de contenu. Lorsque le système d'identification de contenu établit une correspondance entre votre vidéo et un fichier de cette base de données, il applique la règle définie par le propriétaire du contenu», explique YouTube. La sanction peut aller de l'absence de monétisation à la suppression pure et simple de la vidéo.
Jusqu'à présent, ContentID ne s'attaquait pas aux contenus produits par les networks. Ce n'est plus le cas depuis le début de la semaine. «Nous avons récemment déployé l'identification par Content ID de contenus protégés sur les chaînes identifiées comme “affiliées” à un réseau multi-chaînes. Cela a entraîné de nouvelles revendications de droit d'auteur pour certains utilisateurs, reflétant la volonté des ayant-droits concernés. Les propriétaires de chaînes conservent, comme auparavant, la possibilité de contester facilement ces revendications s'ils estiment que les allégations ne sont pas valides», explique YouTube.
Ces nouvelles règles du jeu ont surpris les internautes, mais aussi les éditeurs de jeux vidéo. Car si la monétisation disparait, de nombreux YouTubers risquent de cesser leurs activités: de quoi priver les éditeurs d'une certaine forme de publicité gratuite. Certains ont déjà annoncé qu'ils aideraient les YouTubers dans leurs démarches.
« Si vous rencontrez ce problème, 1) laissez votre vidéo en ligne, 2) envoyez-nous l'URL de la vidéo ainsi que le nom de la société revendiquant les droits d'auteur 3) Nous ferons en sorte de vous répondre dans la journée», a indiqué Ubisoft (Assassin's Creed). «Que vous aimiez ou non nos jeux, ce n'est pas à nous éditeurs de vous interdire de donner votre opinion dans des vidéos librement accessible», écrit le développeur Deep Silver (Saints Row). «Deep Silver n'a aucunement l'intention d'empêcher les joueurs de créer des vidéos sur YouTube à partir de nos jeux (...) Si vous recevez une réclamation, contestez-la auprès de YouTube, et prévenez-vous via Twitter. Nous ferons en sorte de vous aider. »
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