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Le Syndrome du Baobab (ou du séquoia géant, en Amérique du Nord) est une maladie affectant davantage l'entourage des personnes atteintes que ces dernières. Le syndrome du Baobab est ainsi nommé en référence à la taille conséquente du balai inséré dans l'as de pique d'un individu sans que celui ne s'en aperçoive. Contrairement aux sorcières, les personnes atteintes du Syndrome du Baobab (dites baobabs) ne se servent pas de leur bout de bois à des fins utilitaires, comme tuer les enfants qui boulottent leur maison, faire un match de quidditch ou rendre visite à la tante Jeanine. Non, les victimes de ce mal se trouvent ainsi dotées d'une quantité non négligeable de bois et d'échardes mal placés par simple refus de mettre leurs positions en perspective. Le baobab dans le cul fait donc écho à celui qui pourrait pousser dans la main des adeptes de la procrastination : le premier est signe d'apathie sociale, le second, d'atonie physique et intellectuelle.
Les baobabs sont persuadés d'être en permanence dans leur bon droit. Les baobabs étant nécessairement dotés de chevilles d'une taille appréciable, ils ont besoin d'être entourés d'une cour d'admirateurs, broussaille aspirante baobab. Cette cour ne peut être trop importante : le baobab nécessitant de nombreux éléments dont le terreau dans lequel il plonge allègrement ses tentaculaires racines ne possède pas en abondance. Alors il accapare tout. Le baobab est endogame. Hors de question pour lui d'accueillir dans son cercle un cerisier ou une tulipe. Quelques autres congénères, tout au plus.
Le paroxysme du plaisir pour un baobab est de péter les rotules du bonheur d'autrui avec un coton tige, ce qui devient fort pénible les 3'000 dernières années. Rabat-joie est un doux euphémisme. Il réduit en charpie toute perspective de moment agréable pour quiconque n'accepte pas de se faire agrandir la rondelle à 34 m. de circonférence. Le Baobab a la nuque raide, forcément, avec l'arbre éponyme remontant tout le tube digestif. Il ne s'excuse pas, ne se remet pas en question, ne revient pas sur ses erreurs. D'ailleurs, il n'en fait pas. Jamais. Le baobab est omniscient. Le baobab n' a rien contre le harcèlement moral ou la diffamation. Dans Oliver Twist, il est bedeau. Dans Harry Potter, elle est Dolores Ombrage. Au travail, celui qui dépèce les bébés phoques sur sa pause de midi comme ça, juste pour le fun. La maladie implique une part de cruauté. Et pourtant, le baobab pense bien, dans le sens où il redéfini le politiquement correct à son image. Une image très carrée, interdisant la différence d'opinion, d'origine, de culture, de mode de vie ou de religion.
Pour atténuer les symptômes, il faut souvent passer par des substances psychotropes. Beaucoup. Hélas ! il est évident que les champis ou l'herbe impliquent une forme de cannibalisme végétal faisant encourir le risque au baobab de développer l'ESB : encéphalopathie spongiforme baobabe. Oui, avec un « e » : c'est un adjectif. Les substances ont néanmoins l'inconvénient d'être difficilement contrôlables. Le risque est grand de se retrouver avec Dark Baobab sur les bras, en référence au concept de Dark Timide présenté par Norman. Le problème reste entier.
Le syndrome du baobab ne doit pas être confondu avec d'autres maladies, telles les différentes formes d'autisme ou autres dysfonctionnements. On ne choisit pas d'être Asperger, Mais on choisit de ne jamais se remettre en question. D'où ce coup de gueule qui, il est vrai, adopte un ton haineux dont je ne suis pas très fière.