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Des chercheurs américains ont réussi à stopper la propagation du virus du VIH chez certains patients séropositifs par l'administration de cellules immunitaires génétiquement modifiées. Explications.
De base, 1% de la population mondiale dispose d'une immunité à l'infection du virus du VIH grâce une mutation génétique spécifique empêchant le virus d'infecter les cellules immunitaires. Cette mutation est cependant très rare (il faut que ses deux parents en soient dotés, pour l'avoir), mais elle a aiguillé les chercheurs vers de nouvelles méthodes de traitement. En 2007, Timothy Brown, patient séropositif, avait bénéficié d'une greffe de moelle osseuse dans le cadre d'un traitement contre la leucémie, le donneur ayant cette mutation génétique. Les médecins ont alors pu constater que le VIH n'avait pas repris le dessus chez ce patient.
Publiée le 5 mars dernier dans le New England Journal of Medicine, l'étude montre que la mutation du code génétique de nombreuses cellules immunitaires offre cette résistance au VIH. Pour cela, les chercheurs ont modifié les cellules en laboratoire, puis les ont injectées à 6 patients sous tri-thérapie. Au bout de 4 semaines, ces derniers ont stoppé leur traitement pour observer le résultat. Les chercheurs ont alors comparé la quantité de virus dans le sang de ces 6 patients avec 6 autres patients témoins séropositifs ayant également arrêtés leur traitement anti-viral mais n'ayant pas reçu les cellules génétiquement modifiées.
Au terme des 12 semaines de l'étude, les scientifiques ont pu observer un important ralentissement du développement de l'infection pour les patients qui ont reçu les cellules génétiquement modifiées. Autre aspect positif de l'étude, les patients n'ayant pas naturellement cette mutation supportent tout de même très bien la présence des cellules immunitaires qui en sont porteuses. Ces dernières ont également une bonne durée de vie dans l'organisme bien qu'elles en soient initialement étrangères.
L'injection de cellules immunitaires génétiquement modifiées ne pourra pas constituer une thérapie contre le VIH, mais elle est le départ prometteur d'une thérapie génique. Si les résultats de cette première expérimentation venaient à se confirmer la recherche devrait évoluer positivement dans cette direction.
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