Vous n'êtes pas identifié.
Pages: 1
Réponse : 0 / Vues : 2 624
Va-t-on revenir à trois opérateurs de téléphonie en France ? Après avoir racheté SFR, Patrick Drahi relance son offensive sur Bouygues Telecom en mettant sur la table une enveloppe de 10 milliards d'euros.
Selon le JDD, l'offre de rachat a été déposée il y a une dizaine de jours et le conseil d'administration de Bouygues convoqué mardi devra dire s'il est décidé ou non à se séparer de ses 11 millions de clients dans le mobile.
L'idée d'une telle fusion est loin d'être nouvelle. En 2014, la situation était inversée. Bouygues avait fait une offre sur SFR mais c'est finalement Patrick Drahi, le patron d'Altice et de sa filiale Numéricâble, qui avait remporté la mise. Fin février, alors que la mort de Martin Bouygues était annoncée par erreur, le nouveau patron de SFR avait déjà inversé les rôles en faisant une première offre de rachat. Réponse cinglante de Martin Bouygues lors de la présentation des comptes : «Vous vendriez votre femme ?»
Une offre qui améliore de 25% la valorisation de Bouygues.
Sauf que cette fois, Patrick Drahi semble prêt à sortir le grand jeu. Selon le JDD, cette offre valorise Bouygues Telecom près de 25% plus cher que la valeur estimée par les marchés. En 2014, Free avait fait une offre à 5 milliards d'euros... Pour autant, dans l'entourage du patron du BTP, on laisse filtrer que «cette offre de Drahi n'est convenable et pas bouclée notamment son financement». En clair, même si Martin Bouygues est prêt à vendre, il faudra rajouter du cash... A 11 milliards d'euros, l'affaire pourrait être conclue. A bon entendeur !
En rachetant Bouygues, SFR, qui accumule du retard sur la 4G, deviendrait le premier opérateur en France sur le mobile avec la moitié du marché et le deuxième pour l'accés à internet derrière Orange. Reste à savoir si les banques vont suivre le groupe de Patrick Drahi. En un an, celui-ci s'est déjà endetté de 32 milliards d'euros avec l'achat de SFR, de Suddenlink aux Etats-Unis ou de Portugal Telecom. Selon le JDD, le patron d'Altice propose d'acheter Bouygues grâce à un emprunt réalisé auprès de BNP Paribas.
Plusieurs questions restent néanmoins en suspens :
L'obstacle de l'Autorité de la Concurrence à lever L'Autorité de la concurrence, qui enquête déjà sur le rachat de SFR par Altice, aura forcément son mot à dire. Même si le secteur de la téléphonie mobile est fortement concurrentiel, avec l'arrivée notamment de Free sur le marché, le fait de détenir la moitié des abonnés sur le mobile fait toujours peser des risques de remontée des prix sur les abonnements des utilisateurs. Par ailleurs, l'Autorité demandera-t-elle à Bouygues ou SFR de céder certains actifs ?
Des emplois menacés ? Le sujet le plus préoccupant reste l'emploi, en raison des possibles synergies entre les deux opérateurs. En mars 2014, dans un entretien au parisien, Eric Denoyer, PDG de Numéricâble, tirait à boulets rouge sur l'offre rivale de Bouygues pour le rachat de SFR. A l'époque, affirmait-il, «3 000 emplois seront affectés» Et d'ajoute r: «Un rachat de Bouygues pose de graves problèmes de doublons», comme notamment les boutiques situées souvent en vis à vis en centre-ville ou dans les centres commerciaux... Aujourd'hui, la réciproque est-elle toujours vraie ?
Macron opposé à une consolidation dans les télécoms.
«Je dis et répète que la consolidation n'est pas aujourd'hui souhaitable pour le secteur, a expliqué ce dimanche à l'AFP Emmanuel Macron, ministre de l'Economie. L'emploi, l'investissement et le meilleur service aux consommateurs sont les priorités. Or les conséquences d'une consolidation sont à ces égards négatives, comme l'ont prouvé les cas récents en Europe.» Et d'inviter les opérateurs à se concentrer sur «les engagements pris en matière d'investissement, sur l'innovation, sur l'attribution imminente de la bande (de fréquences) 700 MHz et sur les opérations. C'est cela qui est bon pour l'emploi dans le secteur, pour la production et l'équipement du pays.»
Une bataille sur les nouvelles fréquences Cette offre de SFR arrive au moment où un autre dossier clef pour l'avenir est en train de se jouer. L'Etat vient de lancer le processus pour la vente aux enchères des «fréquences en or», soit celles de la bande des 700 MHz jusqu'ici attribuée à la télévision. L'opération va permettre une meilleure qualité de service, une meilleure réponse aux contraintes de la 4G et offrir une couverture plus large du territoire à partir de chaque antenne-relais, d'où une économie importante. Ces fréquences seront attribuées avant la fin de l'année, pour une durée de vingt ans, et pourraient rapporter à l'Etat au moins 2,5 milliards d'euros. Cette vente qui se fera par blocs pourrait profiter selon les spécialistes à Free... Une nouvelle entité Bouygues/SFR permettrait donc de reprende l'avantage.
Réponse : 0 / Vues : 2 624
Pages: 1