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Philippe
Sur quelles réponses les ministres européens se sont-ils entendus ?
Les ministres européens de l'Intérieur et de la Justice étaient réunis en fin de matinée, sur demande de la France après les attentats, pour renforcer les contrôles à l'entrée dans l'UE. Ils se sont entendus sur la mise en place du « Passenger name record » européen, ou « registre des noms de passagers ». Ce fichier, à disposition des policiers et services de renseignement, recensera l'identité de tous les passagers des avions qui arrivent en Europe et qui en partent. Il est prévu que les discussions aboutissent d'ici la fin de l'année au Parlement européen. La France a également obtenu le contrôle systématique aux frontières extérieures de l'Union, y compris pour les ressortissants européens. Ce changement du « code Schengen », le règlement qui régit le traité de libre circulation, devra être validé par le Conseil européen (qui réunit les chefs d'État) et le Parlement européen.
Le système de Schengen est-il jugé assez solide par les Européens ?
Le Premier ministre Manuel Valls a refusé hier soir sur France 2 d'imputer à l'Europe les failles ayant conduit aux attentats de Paris. Plusieurs terroristes ont pu se déplacer sans contrainte et faire des allers-retours en Syrie, alors même qu'ils étaient sous le coup de mandats d'arrêt internationaux. En revanche, il a appelé l'UE à prendre ses responsabilités, sans quoi « c'est tout le système Schengen qui sera remis en cause ». Révélateur du malaise, le quotidien néerlandais De Telegraaf a révélé hier l'existence d'une réflexion aux Pays-Bas sur le possible établissement d'une « mini-zone » Schengen, circonscrite au Benelux, à l'Allemagne et à l'Autriche. Mi-septembre, l'Allemagne et la République tchèque, débordées par l'afflux de réfugiés, avaient déjà réintroduit des contrôles à leurs frontières avec l'Autriche.
La politique d'accueil des migrants est-elle remise en cause ?
La solidarité européenne ne doit « pas être remise en cause par des failles sécuritaires », a déclaré cet après-midi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Il a toutefois demandé à l'UE que tous les migrants entrant dans l'espace Schengen fassent l'objet d'un contrôle de sécurité, à travers la vérification des bases de données du « système d'information Schengen », un fichier à visée sécuritaire qui comprend des informations sur les personnes disparues, sous surveillance ou recherchées par un État membre. Ce perfectionnement des contrôles repose sur une modernisation coûteuse des postes-frontières, notamment en Grèce, Hongrie et Italie, dont certains sont dans un état vétuste.
Philippe pour TST