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El Roslino
LUBIE Bien que très réglementée dans de nombreux pays, la vente d'objets nazis atteint régulièrement des prix exorbitants et le marché est entretenu par de mystérieux collectionneurs...
Une copie de «Mein Kampf» signée par Hitler peut coûter jusqu'à 25.000€.
Deux cent soixante-quinze mille euros. C'est le prix auquel vient d'être adjugée la dernière veste d'uniforme d'Adolf Hitler lors d'une vente aux enchères à Munich ce week-end. Un prix qui semble hallucinant mais qui, en réalité, n'a rien de très surprenant pour les connaisseurs de ce marché un peu particulier.
Depuis plusieurs années, les prix des objets nazis s'envolent. Difficile d'obtenir des chiffres précis mais en 2015, le marché était estimé à plus de 38 millions d'euros, d'après le journal anglais The Guardian. Kevin Wheatcroft est connu comme étant l'un des plus gros collectionneurs d'objets nazis au monde. Cet homme d'affaires britannique, qui se vante de dormir dans un lit ayant appartenu à Hitler tout en précisant qu'il a tout de même changé le matelas, aurait accumulé pour 130 millions d'euros d'objets en tout genre en lien avec le IIIe Reich. Une passion qui le suit depuis son plus jeune âge et qu'il n'a jamais cherché à dissimuler.
Néonazis ou passionnés d'histoire ?
Car s'il y a beaucoup de collectionneurs de toutes les nationalités un peu partout dans le monde, rares sont ceux qui l'assument. La plupart souhaitent rester anonymes. Difficile donc de dire s'il s'agit de fanatiques ou de simples passionnés d'histoire, même si les maisons d'enchères se défendent pour la plupart d'accueillir des néonazis dans leurs salles de vente.
En 2011, un Israélien a par exemple déboursé 300.000 euros pour acquérir le journal intime de Josef Mengele. L'acheteur, qui avait tenu à garder l'anonymat, avait simplement précisé qu'il était le fils d'un survivant de la Shoah, qu'il avait déjà amassé plus de 5.000 documents sur l'Holocauste et qu'il prévoyait d'ouvrir à terme un musée. On était donc loin d'un adorateur d'Hitler.
On retrouve cependant aussi des personnalités plus polémiques. En 2009, l'historien négationniste anglais David Irving a vendu la canne du Führer, qui avait auparavant appartenu à Friedrich Nietzsche, pour 5.750 dollars (5.070 euros), avant de proposer dernièrement une mèche de cheveux du dictateur pour 130.000 livres sterling.
Dépenser des millions dans l'anonymat le plus complet.
Malgré des lois très précises encadrant la vente de ces objets dans la plupart des pays européens, il reste très compliqué d'être sûr qu'ils tombent entre de bonnes mains. En 2015, Kevin Weathcroft racontait au journal The Guardian que son principal rival sur le marché des objets nazis était un collectionneur russe dont lui-même ne connaissait pas l'identité.
Impossible donc de savoir qui se cache derrière le mystérieux acheteur argentin qui a déboursé au total 600.000 euros pour s'offrir la veste d'Hitler et plusieurs de ses effets personnels lors de la vente aux enchères de Munich. L'intéressé a seulement lâché au journal allemand Bild qu'il avait acheté ces objets pour « un musée », sans en dire plus.
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